[ ] - EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE : LA PREUVE IMPOSSIBLE (Jean-Francois Marmion)




EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE :
LA PREUVE IMPOSSIBLE

par Jean-François MARMION

Quitter son corps, voler dans un tunnel, voir sa vie défiler, rencontrer un Être de Lumière... Les expériences de mort imminente (ou NDE) restent une énigme: simple hallucination? Quelques scientifiques entendent le vérifier. Comment s'y prennent-ils? Avec quels résultats? Nous les avons rencontrés. Une chose est sûre: la NDE est plus traumatisante qu'on ne l'imagine.

Même Keith Richards. Dans ses Mémoires (1), le guitariste et compositeur des Rolling Stones explique que durant un accident de voiture, il quitta son corps pour surplomber le carambolage depuis quelques mètres, avec une incroyable sérénité. Puis tout redevint normal. Les mauvaises langues auront beau jeu de souligner que l’intéressé ne fume pas que des cigarettes en chocolat, la sortie hors du corps représente une étape liminaire d’un phénomène bien plus complexe: l’expérience de mort imminente (EMI, ou Near-Death Experience, NDE, selon l’usage le plus fréquent). Le scénario type en est bien connu: l’impression de quitter son corps en toute quiétude, de voler à travers une sorte de tunnel, voir sa vie défiler, rencontrer des proches décédés et surtout un Etre de Lumière qui irradie d'amour… et puis s’entendre dire que l'heure n’est pas venue, et finalement revenir à la case départ, quand bien même une équipe médicale vous avait déclaré cliniquement mort. On peut n’éprouver que certains épisodes, dans un ordre variable selon les sujets, mais l’expérience n'est jamais perçue comme une hallucination, et transforme toujours en profondeur.

C’est La Vie après la vie (2), le best-seller surprise d’un psychologue et médecin américain pétri de philosophie, Raymond Moody, qui a déclenché l’intérêt du public en 1975, alors que des moyens inédits de réanimation permettaient la multiplication des témoignages d’«expérienceurs», ou rescapés de la mort. La saga des NDE recèle ses épisodes croustillants, comme quand un cardiologue sceptique, Michael Sabom, crut bon de jouer les trouble-fête à la fin d’une conférence de Moody: «Je travaille depuis 30 ans à l’hôpital, et je n’ai jamais entendu parler de ce truc!» Un de ses patients, présent dans la salle, leva la main: «Ca m’est arrivé, et dans votre service. Mais vous êtes la dernière personne à qui j’en aurais parlé!» Sabom décida de mener sa propre enquête en lui conférant la rigueur statistique faisant cruellement défaut à l’ouvrage un rien impressionniste, voire brouillon, de Moody. Et il dut se rendre à l’évidence: un tiers des patients de son service affirmaient avoir vécu une NDE sans oser la lui relater. Quelle belle prise que ce scientifique railleur passé dans le camp de ses adversaires! Plusieurs chercheurs, à la suite de Kenneth Ring, professeur de psychologie à l'université du Connecticut, ont établi que 10, voire 20% des personnes frôlant la mort rapportent une NDE, quelle que soit leur culture d’appartenance. Même celles qui n’en avaient jamais entendu parler. Même les enfants. Même les athées… 20 millions de personnes seraient concernées rien qu’en Europe, et 12 millions aux Etats-Unis. Aucun facteur ne semblait les y prédestiner. Aujourd’hui, les mentalités ont évolué au point que le phénomène est non seulement connu, mais admis. On ne nie plus son existence. Quant à s’accorder sur sa nature ou l’interprétation à lui donner, en revanche, on est très loin de tout consensus. (...)

Pour lire la suite : http://www.psyvig.com//doc/doc_156.pdf