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LA RAISON SOCIALE ET LA RAISON D'ÊTRE DE PSYCHOTHÉRA...

LA RAISON SOCIALE ET LA RAISON D'ÊTRE DE PSYCHOTHÉRAPIE VIGILANCE

Analyse Psycho-Organique, école, secte ? : "
« Pouvez-vous me renseigner sur l'EFAPO ou Ecole Française d'Analyse Psycho-Organique ? Est-ce considéré comme une secte? »"
Selon ses propres termes, « l'École Française d'Analyse Psycho-Organique est une école qui forme des psychothérapeutes en France (Paris, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Grenoble, Nice, Nancy) mais aussi dans différents pays d'Europe : Suisse, Allemagne, Lettonie et Russie. Elle est également présente au Brésil, au Mexique, au Liban et au Canada. Habilitée par la Fondation Boyesen à enseigner en France et dans les pays francophones la Psychologie Biodynamique, la Psychologie Transformationnelle et l'Analyse Psycho-Organique, elle continue le travail de l'Institut Boyesen qui a formé des psychothérapeutes en France depuis 1976. Elle a été créée, à l'initiative de Paul et Joëlle Boyesen, par des psychothérapeutes et formateurs de l'Institut Boyesen (…). Organisée en conseil de direction, cette équipe assume de manière collégiale la direction de l'enseignement et la gestion de l'École. Leur enseignement se fonde sur une longue pratique de la Psychologie Biodynamique et de l'Analyse Psycho-Organique. Leur objectif est essentiellement la transmission de l'ensemble des principes et méthodes élaborés par Gerda, Ebba, Mona-Lisa et Paul Boyesen. Ils abordent cependant la psychothérapie contemporaine de manière large et mettent en perspective leur enseignement avec les autres méthodes. Ils élaborent plus particulièrement des ponts théoriques et pratiques entre les thérapies psycho-corporelles et la psychanalyse. »

Responsable des options fondamentales de l'École et de la sélection des candidats, Paul Boyesen est le directeur de l'École qui porte le nom de la méthode qu'il a créée : l'Analyse Psycho-Organique. Né en 1948 à Oslo, Paul Boyesen a élaboré sa théorie et sa méthode à partir de 1975, à Londres, où il exerçait comme psychothérapeute. Alliant intimement le travail corporel et le travail analytique, «l'Analyse Psycho-Organique ne donne pas seulement de l'importance au sens de l'expérience et à la sensation de l'expérience mais au verbe qui les lient.». « Elle étudie comment d'un mot, en passant par une image et une pré-image, le corps est touché. Elle analyse aussi le phénomène dans le cheminement inverse : comment, de l'inconscient cellulaire, peut se former une image et se dire une parole. Elle permet, par une approche en finesse de l'inconscient, de voir comment se font blocages ou distorsions névrotiques au cours de ces passages et comment on peut libérer une énergie (quel qu'en soit l'accès : corps, images ou mots) qui établisse une bonne circulation entre ses différentes instances et entre conscient et inconscient. »

Une fois cette petite présentation faite, que peut-on en dire ? Les majuscules que les promoteurs de l'école multiplient dans leur présentation ne doivent pas impressionner. De même, l'annonce que cette école forme des psychothérapeutes en France et à l'étranger. De pareilles prétentions et ambitions mettent mal à l'aise. De fait, l'école est une école parmi d'autres, dont la théorie et la méthode se trouvent en concurrence avec des centaines d'autres. Dans le foisonnement psychothérapeutique contemporain et ce qu'il faut bien appeler le grand marché des soins psychiques, l'école cherche à se développer et soigne sa publicité. La vocation commerciale transparaît par trop. Entreprise privée, l'école en a le droit cependant. Mais le demandeur de soin ne doit pas l'oublier : ici comme ailleurs, il doit se poser la question de savoir s'il est considéré avant tout comme un patient ou comme un client.

A sa décharge, disons que le collectif de l'Ecole (EFAPO) a l'honnêteté de préciser que « la profession de psychothérapeute, n'étant pas réglementée, l'Ecole ne délivre pas de diplôme universitaire ou d'Etat ». En d'autres termes, les formateurs sont agréées par eux-mêmes et l'école ne saurait être une école au sens classique du mot, et encore moins une grande Ecole, comme l'Ecole Normale Supérieure par exemple. Donc le mot école ne doit pas faire illusion ni celui de maîtres ou formateurs professant dans ses murs. L'enseignement dispensé l'est aux risques et périls de l'usager, et les certificats décernés n'ont aucune valeur officielle.

Ne doivent pas faire illusion non plus l'agrément donné par le SNPPsy (Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie) et l'appartenance à la FFDP (Fédération Française de Psychothérapie) qui est l'organisation nationale d'attribution (NAO) du Certificat Européen de Psychothérapie (CEP). Ces deux organisations professionnelles existent bel et bien mais ne jouissent d'aucun agrément de l'Etat. Quant au Certificat Européen de Psychothérapie, il n'a aucune valeur juridique.

De même, le fait que l'Ecole se dise « certifiée par l'Office Professionnel de Qualification des Organismes de Formation sous la qualification de formation spécifique à un métier », « reconnue comme Etablissement Privé d'Enseignement Supérieur Libre » et « reconnue par la Formation permanente » ne saurait changer quoi que ce soit de fondamental à ce qui vient d'être dit. Dans l'immense majorité des cas, les établissements d'enseignement privés – école, collège et lycée - sont sous contrat d'association avec l'Etat et soumis à des règles très strictes (programmes, professeurs diplômés d'Etat, maîtres salariés par l'Etat, etc.) ; l'Ecole Française d'Analyse Psycho-Organique tend donc à induire l'usager en erreur en parlant de sa reconnaissance comme Etablissement Privé d'Enseignement Supérieur Libre.

L'EFAPO est-elle considérée comme une secte ? A notre connaissance, non. Mais ce n'est pas à un association comme Psychothérapie Vigilance de l'assurer. Il appartient aux pouvoirs publics de l'établir. Le fait de poser la question donne à penser que vous avez des doutes sur le fonctionnement de l'Ecole et de sa finalité réelle, de certains de ses responsables à tout le moins. Des abus et des dérives de type sectaire sont toujours possibles, même dans des institutions ou structures bien reconnues. Sur quoi ces doutes sont-ils fondés ? N'hésitez pas à nous en dire davantage par le biais de l'adresse électronique suivante : Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr Il va de soi que toute personne partageant le même sentiment que vous peut enrichir ce questionnement ou, à l'inverse, apporter les réponses attendues. En fonction des faits que vous nous exposerez, nous vous donnerons des pistes de réflexion supplémentaires et, s'il y a lieu, quelques conseils.

L'un n'empêchant pas l'autre, vous pouvez vous rapprocher de l'ADFI la plus proche (Association de défense de familles et de l'individu) et, si vous jugez la situation particulièrement grave ou préoccupante, l'officier de police judiciaire de votre commissariat ou celui de la brigade de recherche départementale de la gendarmerie nationale.

-----Message d'origine-----
De : Yves Brault [mailto:yves.brault@libertysurf.fr]
Envoyé : jeudi 4 décembre 2003 21:26
À : Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr
Objet : Site EFAPO

Monsieur,
Je m'appelle Yves Brault ; je suis formateur à L'École Française d'Analyse Psycho-Organique et c'est moi et mon épouse qui avons rédigé les informations sur l'EFAPO dont vous parlez dans votre propre site. Nous avons au moins en commun d'avoir été publié dans la page "débats" du Monde à une semaine d'intervalle. Dans mon propre article, publié dans le monde daté du 3 décembre (paru le mardi 2), je défends l'idée que la guerre entre les différentes catégories de psy ne peut être que préjudiciable aux personnes en souffrance psychique.

Je respecte votre combat contre les dérives manifestes dans le domaine de la psychothérapie. Toutefois, je souhaite vous convaincre que l'EFAPO ne peut pas être qualifiée de secte, même si nous ne sommes pas parfaits.

Vous contestez les "reconnaissances" dont je fais état. Je me contenterai de vous indiquer que l'OPQF est un organisme semi-public qui a signé un protocole avec le Ministère chargé de la Formation professionnelle. L'agrément par cet organisme ne va nullement de soi et n'est d'ailleurs pas permanent. Vous pouvez aisément vérifier ces affirmations par vous-même.

Personnellement je tiens beaucoup à ce que l'information que je donne aux candidats à l'EFAPO soit honnête. La moyenne d'âge de nos "étudiants" tourne autour des 45 ans ; ce ne sont pas des enfants. Autant que je puisse m'en rendre compte, ils font avec conscience et souvent beaucoup de coeur le métier que nous leur apprenons. Ils ont obligation de se soumettre à une supervision régulière tant qu'ils exercent, ce qui est un acte d'humilité qui n'est pas forcément évident. D'autre part, nous avons mis en place une commission qui reçoit les plaintes éventuelles de clients. Dans un cas que j'ai eu à connaître de près, cette commission n'a montré aucune indulgence envers le psychothérapeute qu'elle a jugé défaillant.

Sur le fond, je suis d'accord qu'il y ait des psychothérapeutes malhonnêtes. Il y en a-t-il davantage chez les psychiatres, chez les psychologues, chez ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre ? Je ne le sais pas et personne ne le sait car aucune enquête sérieuse sur ce point n'a été faite, à ma connaissance. J'ai eu (je suis maintenant à la retraite) moi-même des patients qui ont été "abîmés" par des psychiatres ou des psychanalystes, mais je n'ai jamais généralisé ce qui est peut-être des cas particuliers.

Il me semble qu'il pourrait y avoir un accord qui aboutirait à une meilleure protection du public. Je suis absolument désolé de l'agressivité qui se manifeste dans le débat actuel. Je ne crois pas que cela serve les personnes en difficulté.

Je reste à votre disposition pour des précisions que vous souihaiteriez avoir. Nous ne poursuivons pas des buts antagonistes, au moins devrions-nous arriver à un respect mutuel.
Yves Brault

-----Message d'origine-----
De : Psychothérapie Vigilance [mailto:Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr]
Envoyé : vendredi 5 décembre 2003 21:27
À : 'Yves Brault'
Objet : RE : Site EFAPO
Importance : Haute

Monsieur,
Je suis sensible au ton et à la tenue de votre lettre. Après avoir bien relu le texte sur l'EFAPO écrit en réponse à une question écrite datant de plusieurs mois, j'observe que je n'ai en aucune façon traité votre école de secte. Je réponds clairement en disant que c'est à la Justice de se prononcer s'il y a lieu et matière.

C'est bien volontiers que demain (en principe), je ferai suivre de votre texte la présentation figurant dans le site. Si par cas j'oubliais, n'hésitez pas à me le rappeler dans la journée de dimanche. Mes journées sont très, très longues en ce moment.

Merci de ne jamais oublier les victimes - extrêmement nombreuses - des thérapeutes incompétents, pathologiques et pathogènes. C'est pour faire entendre leurs maux et leur désarroi que j'ai créé l'association et le site.
Je vous souhaite une bonne soirée et une bonne fin de semaine.
Guy Rouquet

-----Message d'origine-----
De : Yves Brault [mailto:y.brault@free.fr]
Envoyé : dimanche 7 février 2010 15:43
À : Rouquet Guy
Objet : Re: À propos de l'EFAPO

Monsieur,
Je viens de relire le courriel que je vous ai envoyé il y a sept ans, le 4 décembre 2003 pour être précis. Dans ce texte, je défendais l'honnêteté de l'EFAPO, dont j'ai été l'un des fondateurs. J'étais sincère.
Hélas, aujourd'hui, je ne peux plus soutenir ce que je disais alors. Mon épouse et moi-même avons quitté l'EFAPO face à une dérive enfermant les étudiants dans une dépendance aux formateurs qui va bien au-delà de la durée de la formation (quatre ans).
Je souhaite donc que vous fassiez suivre ce texte de ce courriel.
Je partage votre souci de protéger les personnes en détresse psychique. Mais il y a un autre public vulnérable : ceux qui, en recherche d'un métier enrichissant, sont prêts à investir leur temps et leur argent pour se former.
Par ailleurs, je vous joins une lettre avec quelques explications au cas où cela vous intéresserait. Je ne souhaite pas que vous la publiiez.
Cordialement,
Yves Brault

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