Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur, Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Je suis sensible à l’honneur que vous faites à Psychothérapie Vigilance en ayant demandé à m'auditionner dans le cadre de vos travaux.
Psychothérapie Vigilance, qui existe depuis juillet 2011, est une association au service des victimes de thérapies, déviantes, abusives ou psychosectaires. Elle n’a pas vocation à soigner qui que ce soit. Son rôle est d’éclairer et de prévenir ceux qui ne sachant vers quel psy se tourner sont en plein désarroi ou bien qui perdent pied en voyant un de leurs proches devenir l’ombre de lui-même ou carrément un inconnu, quand ce n'est pas un ennemi déclaré suite à sa rencontre avec un analyste ou un thérapeute. L’association accompagne aussi ceux qui, sortis de leur aliénation, cherchent à comprendre ce qui leur est arrivé.
En raison des circonstances qui ont prévalu à sa création, Psychothérapie Vigilance s'est plus particulièrement spécialisée dans six domaines:
- la réglementation de l'usage du titre de psychothérapeute; - les psychotechniques à risque; - le syndrome de la fausse mémoire et des souvenirs induits; - les drogues exotiques et ésotériques censées donner accès au divin; - le psycho-spirituel; - le néochamanisme.
Domaines méconnus de l’État et des grandes associations de victimes au début de ce siècle, où on parlait essentiellement de sectes, de «mécanique des sectes», de lutte contre les sectes, en minimisant ou négligeant la dimension thérapeutique instrumentalisée par nombre d'entre elles pour parvenir à leurs fins mais aussi par des groupes idéologisés présentant la psychothérapie non pas comme un moyen de soigner mais de changer l'homme et la société. C'est ainsi que l'on pouvait lire dans certains documents diffusés en interne:
« Tout le monde a besoin d'une psychothérapie »
« Il faut promouvoir la psychothérapie sur les cinq continents »
« Il faut un psychothérapeute par tranche de mille cinq cents habitants ».
L'ambition affichée était claire: mailler l'ensemble du territoire et, sous couvert de thérapie, en prendre le contrôle, «gouverner le monde» comme l'a écrit noir sur blanc un auteur faisant office de maître à penser d'une puissante mouvance psycho-spirituelle. Cette ambition demeure. Elle est exposée dans des écrits privés, dans des publications associatives, des ouvrages vendus en librairie, des confidences comme des conférences, des documents audio-visuels, sur des sites Internet... Elle se manifeste aussi, plus subtilement, dans tous les corps institués, infiltrant l'ensemble des centres de décision, pesant de plus en plus sur les leviers du pouvoir, dans une stratégie qui s'appelle la «révolution silencieuse», même si cette révolution n'est pas uniforme et ne revêt pas la même signification idéologique ou symbolique chez les «agents du changement» qui s’appliquent à la voir triompher.
De ce point de vue, la grande querelle qui a agité pendant plus d'une décennie plusieurs volets de la société française, à l'occasion de la réglementation de l'usage du titre de psychothérapeute, est édifiante. (…)
Pour lire la suite de la communication : http://www.psyvig.com/doc/doc_196.pdf
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