PARLER ET AGIR AU NOM DES VICTIMES
par Guy ROUQUET
Président de Psychothérapie Vigilance
« De même qu’on ne donne pas un scalpel au premier venu, on ne peut confier la santé mentale d’un individu à un thérapeute autoproclamé »
Paul s’inscrit à un stage de développement personnel. En un week-end il « accouche de son âme » et d’un univers délirant dont seul le suicide le délivrera un an après. Ysa entreprend des études en psychologie. En suivant une psychothérapie, elle pense parfaire sa formation. Elle y apprend à détester son père et à haïr sa mère. Bob appartient à un corps d’élite de la gendarmerie. Une collègue l’incite à voir un « psy ». Un nouvel homme naît, pétri de haine conjugale, qui ne sourcille pas quand son épouse menace de se jeter par la fenêtre avec leur bébé dans les bras : Saute si tu en as envie. Eric a un cancer. Aux conseils de son fils médecin, il préfère ceux de son « thérapeute » : Positive, et tu guériras. Il meurt avec cette conviction.
L’amie de Jean l’incite à suivre une thérapie : Tu verras, c’est super. Le jeune homme devient méconnaissable : il moleste sa mère et s’inscrit à un séminaire d’évolution personnelle pour trouver « son maître intérieur » grâce à des breuvages dits sacrés. Astrologue, sa psychothérapeute se rend souvent en Amazonie avec ses « frères » et « sœurs ». Sous prétexte d’initiation à la vie adulte, elle y accompagne même des mineurs. Influencée par un magazine, Maud souhaite suivre une thérapie. Les Pages jaunes de l’annuaire la renseignent. Elle prend rendez-vous avec un thérapeute qui s’avèrera être un ancien boucher. La voici immergée dans une thérapie de groupe où le passage à l’acte est immédiat : Il n’y a pas d’interdit. Il faut être relax. Orgiaque, la soirée se prolonge jusqu’à l’aube. Guy est en difficulté à l’école ; ses parents s’en inquiètent : Votre fils est un enfant indigo ; je m’en occupe professe un pseudo-psy. (...)
Pour lire la suite de l'article publié dans Le Monde: http://www.psyvig.com//doc/doc_93.pdf |