COMMENT SORTIR D’UN GROUPE SECTAIRE ? QUE FAIRE POUR SOI OU POUR UN PROCHE ?
par Anne FOURNIER et Michel MONROY
I. COMMENT SORTIR ?
Sortir d’un groupe sectaire est très difficile, surtout parce que plus rien d’autre n’existe en dehors de l’univers artificiel créé par la secte. L’exploitation financière, intellectuelle, affective, voire sexuelle de l’adepte par le groupe, le sentiment très fort qu’on lui a volé sa vie laissent des traces à long terme. La sortie d’un groupe est douloureuse dans tous les cas, car l’adepte ne vit plus dans un monde réel, mais dans un univers artificiel, une sorte de prothèse de vie qu’il lui sera difficile d’abandonner, surtout si l’imprégnation a été longue.
UN LONG EMBRIGADEMENT
En France, dans l’immense majorité des groupes sectaires, il n’y a pas de séquestration ni de violences physiques. On cite des exemples de violence à l’étranger, au Japon notamment, ou encore le cas de l’Organisation du Temple solaire (OTS), dans laquelle il semble s’agir plus de meurtres que de suicides.
Dans le cas particulier des toxicomanes en sevrage, on a parlé de retraits de papiers d’identité, et de personnes ayant dû s’enfuir pour quitter le groupe. Mais dans les autres cas, le mécanisme est différent, et ne s’explique que par un long processus d’embrigadement, ayant créé une très forte dépendance psychologique de l’adepte.
UN UNIVERS CONSTRUIT COMME UNE PROTHÈSE DE VIE
Le groupe sectaire, par ses manipulations, a construit autour de l’adepte un univers artificiel qui emplit toute sa vie.
On lui a procuré sens de la vie, objectifs et missions, occupations, hiérarchie à respecter, initiation et apprentissages à mener à bien, cibles extérieures à convertir ou à combattre. On lui a donné du travail, des amis, des exercices physiques et mentaux comme loisirs. On l’a persuadé de sa supériorité absolue, des vertus de la discipline. On lui a appris à mépriser le monde extérieur. On lui a inculqué une forte culpabilité s’il se révélait non conforme, critique à l’égard des dirigeants et du groupe qui ont tout fait pour lui.
L’EFFONDREMENT
S’il part, c’est tout un univers qui s’effondre. Il perd tous ses repères. Et comme on l’a coupé de toutes ses références antérieures, il lui faut affronter un monde diversifié et complexe. C’est ce retour au réel, à la notion de choix, à la nécessité de s’assumer seul qui rend la sortie d’un groupe si difficile. (...)
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