MARTINE MAURER - PSYCHOLOGUE CLINICIENNE - S’ENTRETIENT
AVEC GUY ROUQUET SUR L'AIDE PSYCHOTHÉRAPEUTIQUE,
SA NATURE, SES DÉVIANCES ET SES PRATIQUES PERVERTIES

« Ce n’est pas parce qu’on se dit psychothérapeute qu’on l’est »

Extrait de l'entretien: 

Guy Rouquet.  Soigner les autres, tenter de les aider à sortir de leur enfermement, de leur souffrance, des impasses dans lesquels ils se trouvent implique un grand équilibre personnel de la part du thérapeute. Votre métier est particulièrement exposé. L’écueil est double me semble-t-il : assujettir le patient à sa volonté propre, faire du sujet sa chose en quelque sorte, et devenir soi-même pathologique ou pathogène. Les exemples malheureux ne manquent pas. Comment faites-vous pour demeurer dans une écoute attentive auprès de vos patients ?

Martine Maurer. On en revient au rapport à la loi d’une part et à l’intentionnalité d’autre part. Soigner l’autre ? Est-ce vraiment cela que fait un véritable psy ? Je crois que non. Nous ne soignons pas. Nous écoutons et nous tentons de donner du sens à partir de ce que nous ressentons. Ce que tout vrai psy apprend dès le début de sa pratique, c’est qu’au fond, c’est le patient qui a la connaissance de qui il est. Le patient nous donne cette connaissance. Nous ne faisons que la lui restituer d’une voix qui vient du dehors. Une voix qu’il peut entendre car ce n’est pas la sienne, MAIS LES MOTS QUE NOUS LUI RENVOYONS CE SONT LES SIENS. C’est simplement cela le secret de la psychothérapie. Le gourou lui va faire autre chose : il croit qu’il sait pour l’autre, à la place de l’autre et il va utiliser la fragilité dont le patient lui parle pour injecter une voix nouvelle avec SES MOTS A LUI. Il injecte sa personnalité dans la béance que le patient a ouverte pour lui parler." (...) 

Pour découvrir l'entretien: http://www.psyvig.com//doc/doc_201.pdf