LA "COMMUNICATION FACILITÉE" A BRISÉ NOTRE FAMILLE
par Benoît LEBLANC
février 2009, Île-de-France
«Il n’y avait aucune logique dans ce qu’ils disaient. Rien ne tenait debout, les faits, les lieux, les circonstances, tout se contredisait. Leur soi-disant histoire était un tissu d’invraisemblances et d’incohérences.»
Notre histoire a commencé en 1985, lorsque que ma cousine et son mari ont eu une petite fille gravement handicapée. Cette petite fille est infirme moteur cérébrale. Elle ne sait ni se servir de ses jambes ni de ses mains. Elle ne sait pas parler ni manger toute seule. Elle passe ses journées étendue sur un lit et cela depuis 20 ans. Malgré tout, ses parents ne l’ont jamais abandonnée, ils se sont toujours occupés d’elle et l’ont toujours gardée chez eux. Ils ont contacté des personnes pouvant les aider à soigner leur fille, partout en France et même à l’étranger.
Malgré tous leurs efforts, rien n’a vraiment évolué en vingt ans. En 2000, ils nous ont parlé d’une nouvelle méthode de communication permettant soi-disant de pouvoir dialoguer avec leur fille. Cela part du principe que la personne handicapée entend et comprend ce qu’on lui dit. Elle formalise une réponse mentalement mais ne peut l’exprimer oralement. Le but de la méthode est de lui donner un moyen de s’exprimer autre qu’orale. Ce moyen s’appelle la communication facilitée. Cela consiste à tenir et à promener le doigt de la personne handicapée sur un clavier de machine à écrire ou d’ordinateur, et de stopper le mouvement devant des lettres. Ces lettres forment des mots puis des phrases.
Cette méthode laisse perplexe. La personne handicapée n’a pas la capacité de taper elle-même sur le clavier. Il faut donc qu’une personne valide lui tienne la main et c’est cette personne qui guide le mouvement. Le handicapé indique les lettres sur lesquelles il faut appuyer par " transmission de pensée ". Il n’y a donc aucun fondement scientifique à cette méthode.
Tout le monde a trouvé ça très douteux, mais il nous a semblé que cela permettait à ma cousine et à son mari d’avoir un réconfort face au drame qu’ils vivaient depuis des années. « Même si c’est de la foutaise, au moins ça leur fait plaisir d’y croire et cela ne peut pas faire de mal ». Nous étions loin d’imaginer la suite, les conséquences désastreuses. (...)
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