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QUESTIONS RÉPONSES...

QUESTIONS RÉPONSES

Bernard Lempert et l'Arbre au milieu ? :
Que pensez-vous de Bernard Lempert et de l'Arbre au milieu?
Pour savoir ce que nous pensons de Bernard Lempert et de l'Arbre au Milieu, consulter la rubrique: DÉRAPAGES, DÉRIVES OU ESCROQUERIES.
Phytothérapie, dangers ? :
La phytothérapie est-elle dangereuse?
LA PHYTOTHÉRAPIE : SE SOIGNER PAR LES PLANTES (Allo-Médecins) «La phytothérapie n'est pas dangereuse du moment que sa pratique se fait de manière contrôlée.» La phytothérapie est-elle dangereuse ? La méfiance à l'égard des médecines douces est bien connue. Depuis quelques années la phytothérapie prend de l'ampleur et beaucoup se méfient de son efficacité et de ses conséquences. Allo-Médecins explique tout sur ce phénomène. Qu'est-ce que la phytothérapie ? La phytothérapie est, comme son nom l'indique dans son étymologie, la pratique consistant à se soigner par les plantes. Cette médecine douce est généralement pratiquée par les personnes aimant les solutions naturelles, celles qui ne corrompent pas le système du corps avec des substances chimiques. La phytothérapie peut se pratiquer en prenant des gélules, en usant des huiles, en buvant des jus et des tisanes, ou avec des patchs. Son efficacité concerne beaucoup de problèmes différents : constipation, diarrhée, jambes lourdes, stress, rhumatismes, varices, troubles de la mémoire, humeurs, vieillissement de la peau, sinusites, etc. La médecine et les plantes Il existe de nombreux médicaments faits à partir de plantes (comme l'aspirine, par exemple). La méfiance à l'égard de la phytothérapie vient du fait que pour obtenir les tisanes et autres gélules, les plantes passent aussi par une transformation chimique. Selon la méthode utilisée pour l'extraction, les effets des principes actifs peuvent être modifiés et les rendre dangereux pour la santé. Cela associé au fait que certains produits actifs sont souvent utilisés pour conserver ou stabiliser les médicaments. Si vous prenez des plantes avec d'autres choses, la rencontre entre deux principes actifs peut avoir de graves conséquences. Il faut donc être vigilant et toujours se renseigner auprès de professionnels de la santé. En effet, ce n'est pas parce que l'on parle de se soigner avec des plantes que leur utilisation doit être considérée comme anodine ou sans danger. Les plantes agissent sur le corps, et si leur efficacité peut être positive, elle peut aussi être négative. Comment avoir un contrôle sur les effets des plantes ? L'Agence Nationale de sécurité du Médicament (ANSM) met à la disposition du public une liste permettant de vérifier les rôles de certaines plantes, de contrôler leur origine et d'évaluer les risques que représente l'utilisation de certaines d'entre elles. Pour ce faire, se rendre sur le site de l'ANSM ou sur celui de la base de données publique des médicaments. La phytothérapie n'est pas dangereuse du moment que sa pratique se fait de manière contrôlée. Elle est souvent utilisée en prévention et non en soin. De plus, il existe plusieurs moyens de l'adopter, si elle passe seulement par l'alimentation, elle est sans danger, il faut simplement se méfier de l'automédication. Bon à savoir Certains pays, dont la France, ont une autorisation de mise sur le marché (AMM). La réglementation sur les matières premières à usage pharmaceutique (MPUP) pour les médicaments de traitement phytothérapique est en vigueur. La pratique de la phytothérapie est reconnue par le Ministère de la Santé depuis 1986 Ressources : La phytothérapie est-elle dangereuse ? 11 juin 2014 http://www.allo-medecins.fr/sante/maladie/medecin-generaliste,la-phytotherapie-est-elle-dangereuse-,2206.html
Analyse Psycho-Organique, école, secte ? :
« Pouvez-vous me renseigner sur l'EFAPO ou Ecole Française d'Analyse Psycho-Organique ? Est-ce considéré comme une secte? »
Selon ses propres termes, « l'École Française d'Analyse Psycho-Organique est une école qui forme des psychothérapeutes en France (Paris, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Grenoble, Nice, Nancy) mais aussi dans différents pays d'Europe : Suisse, Allemagne, Lettonie et Russie. Elle est également présente au Brésil, au Mexique, au Liban et au Canada. Habilitée par la Fondation Boyesen à enseigner en France et dans les pays francophones la Psychologie Biodynamique, la Psychologie Transformationnelle et l'Analyse Psycho-Organique, elle continue le travail de l'Institut Boyesen qui a formé des psychothérapeutes en France depuis 1976. Elle a été créée, à l'initiative de Paul et Joëlle Boyesen, par des psychothérapeutes et formateurs de l'Institut Boyesen (…). Organisée en conseil de direction, cette équipe assume de manière collégiale la direction de l'enseignement et la gestion de l'École. Leur enseignement se fonde sur une longue pratique de la Psychologie Biodynamique et de l'Analyse Psycho-Organique. Leur objectif est essentiellement la transmission de l'ensemble des principes et méthodes élaborés par Gerda, Ebba, Mona-Lisa et Paul Boyesen. Ils abordent cependant la psychothérapie contemporaine de manière large et mettent en perspective leur enseignement avec les autres méthodes. Ils élaborent plus particulièrement des ponts théoriques et pratiques entre les thérapies psycho-corporelles et la psychanalyse. » Responsable des options fondamentales de l'École et de la sélection des candidats, Paul Boyesen est le directeur de l'École qui porte le nom de la méthode qu'il a créée : l'Analyse Psycho-Organique. Né en 1948 à Oslo, Paul Boyesen a élaboré sa théorie et sa méthode à partir de 1975, à Londres, où il exerçait comme psychothérapeute. Alliant intimement le travail corporel et le travail analytique, «l'Analyse Psycho-Organique ne donne pas seulement de l'importance au sens de l'expérience et à la sensation de l'expérience mais au verbe qui les lient.». « Elle étudie comment d'un mot, en passant par une image et une pré-image, le corps est touché. Elle analyse aussi le phénomène dans le cheminement inverse : comment, de l'inconscient cellulaire, peut se former une image et se dire une parole. Elle permet, par une approche en finesse de l'inconscient, de voir comment se font blocages ou distorsions névrotiques au cours de ces passages et comment on peut libérer une énergie (quel qu'en soit l'accès : corps, images ou mots) qui établisse une bonne circulation entre ses différentes instances et entre conscient et inconscient. » Une fois cette petite présentation faite, que peut-on en dire ? Les majuscules que les promoteurs de l'école multiplient dans leur présentation ne doivent pas impressionner. De même, l'annonce que cette école forme des psychothérapeutes en France et à l'étranger. De pareilles prétentions et ambitions mettent mal à l'aise. De fait, l'école est une école parmi d'autres, dont la théorie et la méthode se trouvent en concurrence avec des centaines d'autres. Dans le foisonnement psychothérapeutique contemporain et ce qu'il faut bien appeler le grand marché des soins psychiques, l'école cherche à se développer et soigne sa publicité. La vocation commerciale transparaît par trop. Entreprise privée, l'école en a le droit cependant. Mais le demandeur de soin ne doit pas l'oublier : ici comme ailleurs, il doit se poser la question de savoir s'il est considéré avant tout comme un patient ou comme un client. A sa décharge, disons que le collectif de l'Ecole (EFAPO) a l'honnêteté de préciser que « la profession de psychothérapeute, n'étant pas réglementée, l'Ecole ne délivre pas de diplôme universitaire ou d'Etat ». En d'autres termes, les formateurs sont agréées par eux-mêmes et l'école ne saurait être une école au sens classique du mot, et encore moins une grande Ecole, comme l'Ecole Normale Supérieure par exemple. Donc le mot école ne doit pas faire illusion ni celui de maîtres ou formateurs professant dans ses murs. L'enseignement dispensé l'est aux risques et périls de l'usager, et les certificats décernés n'ont aucune valeur officielle. Ne doivent pas faire illusion non plus l'agrément donné par le SNPPsy (Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie) et l'appartenance à la FFDP (Fédération Française de Psychothérapie) qui est l'organisation nationale d'attribution (NAO) du Certificat Européen de Psychothérapie (CEP). Ces deux organisations professionnelles existent bel et bien mais ne jouissent d'aucun agrément de l'Etat. Quant au Certificat Européen de Psychothérapie, il n'a aucune valeur juridique. De même, le fait que l'Ecole se dise « certifiée par l'Office Professionnel de Qualification des Organismes de Formation sous la qualification de formation spécifique à un métier », « reconnue comme Etablissement Privé d'Enseignement Supérieur Libre » et « reconnue par la Formation permanente » ne saurait changer quoi que ce soit de fondamental à ce qui vient d'être dit. Dans l'immense majorité des cas, les établissements d'enseignement privés – école, collège et lycée - sont sous contrat d'association avec l'Etat et soumis à des règles très strictes (programmes, professeurs diplômés d'Etat, maîtres salariés par l'Etat, etc.) ; l'Ecole Française d'Analyse Psycho-Organique tend donc à induire l'usager en erreur en parlant de sa reconnaissance comme Etablissement Privé d'Enseignement Supérieur Libre. L'EFAPO est-elle considérée comme une secte ? A notre connaissance, non. Mais ce n'est pas à un association comme Psychothérapie Vigilance de l'assurer. Il appartient aux pouvoirs publics de l'établir. Le fait de poser la question donne à penser que vous avez des doutes sur le fonctionnement de l'Ecole et de sa finalité réelle, de certains de ses responsables à tout le moins. Des abus et des dérives de type sectaire sont toujours possibles, même dans des institutions ou structures bien reconnues. Sur quoi ces doutes sont-ils fondés ? N'hésitez pas à nous en dire davantage par le biais de l'adresse électronique suivante : Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr Il va de soi que toute personne partageant le même sentiment que vous peut enrichir ce questionnement ou, à l'inverse, apporter les réponses attendues. En fonction des faits que vous nous exposerez, nous vous donnerons des pistes de réflexion supplémentaires et, s'il y a lieu, quelques conseils. L'un n'empêchant pas l'autre, vous pouvez vous rapprocher de l'ADFI la plus proche (Association de défense de familles et de l'individu) et, si vous jugez la situation particulièrement grave ou préoccupante, l'officier de police judiciaire de votre commissariat ou celui de la brigade de recherche départementale de la gendarmerie nationale. -----Message d'origine----- De : Yves Brault [mailto:yves.brault@libertysurf.fr] Envoyé : jeudi 4 décembre 2003 21:26 À : Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr Objet : Site EFAPO Monsieur, Je m'appelle Yves Brault ; je suis formateur à L'École Française d'Analyse Psycho-Organique et c'est moi et mon épouse qui avons rédigé les informations sur l'EFAPO dont vous parlez dans votre propre site. Nous avons au moins en commun d'avoir été publié dans la page "débats" du Monde à une semaine d'intervalle. Dans mon propre article, publié dans le monde daté du 3 décembre (paru le mardi 2), je défends l'idée que la guerre entre les différentes catégories de psy ne peut être que préjudiciable aux personnes en souffrance psychique. Je respecte votre combat contre les dérives manifestes dans le domaine de la psychothérapie. Toutefois, je souhaite vous convaincre que l'EFAPO ne peut pas être qualifiée de secte, même si nous ne sommes pas parfaits. Vous contestez les "reconnaissances" dont je fais état. Je me contenterai de vous indiquer que l'OPQF est un organisme semi-public qui a signé un protocole avec le Ministère chargé de la Formation professionnelle. L'agrément par cet organisme ne va nullement de soi et n'est d'ailleurs pas permanent. Vous pouvez aisément vérifier ces affirmations par vous-même. Personnellement je tiens beaucoup à ce que l'information que je donne aux candidats à l'EFAPO soit honnête. La moyenne d'âge de nos "étudiants" tourne autour des 45 ans ; ce ne sont pas des enfants. Autant que je puisse m'en rendre compte, ils font avec conscience et souvent beaucoup de coeur le métier que nous leur apprenons. Ils ont obligation de se soumettre à une supervision régulière tant qu'ils exercent, ce qui est un acte d'humilité qui n'est pas forcément évident. D'autre part, nous avons mis en place une commission qui reçoit les plaintes éventuelles de clients. Dans un cas que j'ai eu à connaître de près, cette commission n'a montré aucune indulgence envers le psychothérapeute qu'elle a jugé défaillant. Sur le fond, je suis d'accord qu'il y ait des psychothérapeutes malhonnêtes. Il y en a-t-il davantage chez les psychiatres, chez les psychologues, chez ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre ? Je ne le sais pas et personne ne le sait car aucune enquête sérieuse sur ce point n'a été faite, à ma connaissance. J'ai eu (je suis maintenant à la retraite) moi-même des patients qui ont été "abîmés" par des psychiatres ou des psychanalystes, mais je n'ai jamais généralisé ce qui est peut-être des cas particuliers. Il me semble qu'il pourrait y avoir un accord qui aboutirait à une meilleure protection du public. Je suis absolument désolé de l'agressivité qui se manifeste dans le débat actuel. Je ne crois pas que cela serve les personnes en difficulté. Je reste à votre disposition pour des précisions que vous souihaiteriez avoir. Nous ne poursuivons pas des buts antagonistes, au moins devrions-nous arriver à un respect mutuel. Yves Brault -----Message d'origine----- De : Psychothérapie Vigilance [mailto:Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr] Envoyé : vendredi 5 décembre 2003 21:27 À : 'Yves Brault' Objet : RE : Site EFAPO Importance : Haute Monsieur, Je suis sensible au ton et à la tenue de votre lettre. Après avoir bien relu le texte sur l'EFAPO écrit en réponse à une question écrite datant de plusieurs mois, j'observe que je n'ai en aucune façon traité votre école de secte. Je réponds clairement en disant que c'est à la Justice de se prononcer s'il y a lieu et matière. C'est bien volontiers que demain (en principe), je ferai suivre de votre texte la présentation figurant dans le site. Si par cas j'oubliais, n'hésitez pas à me le rappeler dans la journée de dimanche. Mes journées sont très, très longues en ce moment. Merci de ne jamais oublier les victimes - extrêmement nombreuses - des thérapeutes incompétents, pathologiques et pathogènes. C'est pour faire entendre leurs maux et leur désarroi que j'ai créé l'association et le site. Je vous souhaite une bonne soirée et une bonne fin de semaine. Guy Rouquet -----Message d'origine----- De : Yves Brault [mailto:y.brault@free.fr] Envoyé : dimanche 7 février 2010 15:43 À : Rouquet Guy Objet : Re: À propos de l'EFAPO Monsieur, Je viens de relire le courriel que je vous ai envoyé il y a sept ans, le 4 décembre 2003 pour être précis. Dans ce texte, je défendais l'honnêteté de l'EFAPO, dont j'ai été l'un des fondateurs. J'étais sincère. Hélas, aujourd'hui, je ne peux plus soutenir ce que je disais alors. Mon épouse et moi-même avons quitté l'EFAPO face à une dérive enfermant les étudiants dans une dépendance aux formateurs qui va bien au-delà de la durée de la formation (quatre ans). Je souhaite donc que vous fassiez suivre ce texte de ce courriel. Je partage votre souci de protéger les personnes en détresse psychique. Mais il y a un autre public vulnérable : ceux qui, en recherche d'un métier enrichissant, sont prêts à investir leur temps et leur argent pour se former. Par ailleurs, je vous joins une lettre avec quelques explications au cas où cela vous intéresserait. Je ne souhaite pas que vous la publiiez. Cordialement, Yves Brault
Manipulation, quel but? :
« J'ai exposé mon affaire à l'association départementale de défense des familles et de l'individu (ADFI). La personne que j'ai rencontrée m'indique que, selon toute vraisemblance, mon épouse est victime d'une manipulation mentale. J'aimerais avoir des précisions. Quel est l'objectif si manipulation il y a ? »
L'objectif de la manipulation mentale est de contrôler l'esprit de la personne demandeuse de soin, de service ou de développement personnel. Le manipulateur désire soumettre le sujet à ses désirs, volontés et caprices. Il profite de l'état d'ignorance ou de faiblesse de celui qui s'adresse à lui en toute confiance. Il pervertit de ce fait la relation l'unissant à son client ou patient. En règle générale, le manipulateur agit pour assouvir un désir de puissance. Il éprouve une vraie jouissance à exercer un pouvoir, à tenir l'autre à sa merci, à modeler son esprit à sa guise. Il met tout son génie à dépersonnaliser sa victime, à en faire un pion, à l'instrumentaliser. La recherche du profit est très souvent l'autre motivation majeure du manipulateur. Pour lui, le patient ou demandeur de soin est avant tout un client dont l'intérêt qu'il suscite est d'ordre matériel et financier. L'usager est une sorte de « vache à lait » dont le manipulateur va s'appliquer à soutirer les revenus, les économies, les biens, le patrimoine, les héritages reçus ou prévisibles… Pour parvenir à ses fins, le manipulateur "promène" le manipulé de stage en séminaire, de séminaire en voyage, de voyage en isolement, puis à nouveau de stage en conférence... Il travaille souvent en réseau c'est-à-dire en connivence avec d'autres personnes de même nature, issues généralement de la même « école » ou « chapelle » pseudothérapeutique ou psycho-spirituelle. Pour "guérir", parachever sa "guérison", le manipulé est conditionné à suivre de nouvelles séances ou « thérapies », avec d'autres compères ou complices du manipulateur. Parfois, l'intention consiste à enfermer l'autre dans une secte, qui ne dit pas son nom et qui, bien entendu, se défend d'être une secte, même lorsqu'elle a été répertoriée comme telle par les parlementaires et la Mission interministérielle de lutte contre les sectes. Il arrive que le manipulateur soit un pervers sexuel, dont la finalité principale est d'assouvir ses fantasmes et d'encourager les passages à l'acte les plus pernicieux. Il arrive aussi que le manipulateur soit tout à la fois un pervers sexuel, un homme cupide, un mégalomane, un assoiffé de pouvoir, un agent recruteur au service d'une secte, un doctrinaire délirant et dogmatique, un gourou… Pour une seule de ces raisons, a fortiori pour toutes ces raisons, le manipulateur s'applique à couper les liens unissant sa victime à son milieu d'origine. Dès lors, tous ceux qui n'entrent pas dans son jeu et font preuve de lucidité et d'esprit critique sont diabolisées. Ils deviennent les personnes à abattre. Les parents, les enfants, le conjoint, les amis d'antan deviennent les ennemis, des êtres dont il faut se protéger, par rapport auxquels il convient de prendre ses distances, de se séparer, de « divorcer » (au sens propre comme au sens figuré). La rupture avec la parentèle mais aussi avec la profession, le mode de vie, les habitudes alimentaires, voire même son pays, sa patrie, la terre de ses pères, est recherchée par le manipulateur. Quand elle est obtenue – parfois très vite, en l'espace d'un week-end -, le manipulateur sait que son entreprise a réussi et que, pendant des années, selon son bon plaisir, il obtiendra de sa victime tout ce qu'il désire. Pour en savoir davantage : consulter les articles figurant dans le site à la rubrique « Manipulation mentale ».
Rebirth, faux souvenir ? :
« Ma belle-soeur pratique le rebirth en groupe et dans des séminaires relativement onéreux. Son frère, et moi-même commençons à être inquiets de ce qu'elle nous révèle. Elle revit certaines situations qui nous semblent incroyables. Elle s'est revue dans le ventre de sa mère, et dernièrement elle nous a confié qu'elle avait été abusée sexuellement et qu'elle avait revécu ses moments lors de son dernier séminaire à Lyon le 10 et 11 mai dernier. Avec mon mari nous ne comprenons pas : elle ne nous avait jamais rien dit et elle nous a affirmé qu' elle n'en avait jamais parlé car elle avait oublié ce qu'elle avait vécu. Ma belle-soeur est éducatrice spécialisé et possède une licence de psycho ; elle s'est toujours cherchée et vient de vivre son deuxième divorce. Elle est fragile elle est sujet à l'état dépressif , elle a connu le rebirth lors d'une thérapie pour enrayer une dépression. Nous nous faisons du souci pour elle et nous avons l'impression qu'avec le rebirth elle se met en danger! Pouvez -vous svp nous dire si cette thérapies fait partie des manipulations mentales et si elle peut avoir des flashes de choses qu'elle n'aurait jamais vécues ? »
Ce que vous nous dites est très caractéristique de ce que nous savons par ailleurs. Nous vous renvoyons au mot « rebirth » défini dans le Lexique de Psychothérapie Vigilance mais aussi à la réponse donnée à l'autre question ayant trait au rebirth dans « Nos questions/Vos réponses ». Votre belle-sœur a plus que jamais besoin de vous. Il est clair que son état dépressif n'a pu être qu'aggravé par l'émergence d'un faux souvenir comme celui que vous racontez. Il est clair aussi qu'on ne peut parler ici de thérapie. Il s'agit d'une pseudothérapie en fait, pour ne pas dire d'un acte criminel passible des tribunaux. Aux Etats-Unis, l'an passé, les parlementaires américains ont condamné à l'unanimité le « rebirthing » et recommandé à chaque d'état de l'interdire. D'ores et déjà plusieurs l'ont fait. Il faudrait parvenir aux mêmes résultats en France et dans le reste de l'Europe. Pour répondre plus précisément à votre question, nous vous confirmons que le rebirth est une technique se prêtant particulièrement à la manipulation mentale et à l'induction de faux souvenirs. Ce qui ne signifie pas pour autant que toutes les personne la mettant en œuvre soient manipulatrices et foncièrement malhonnêtes. Cependant, force est de reconnaître que nous avons connaissance de trop nombreux cas de dérapages du même type que celui que vous mentionnez dans votre message. A partir de ce moment, on peut se demander si le terme de dérapage convient. Par définition, un dérapage est involontaire. Dès lors que, dans différents endroits de France, des cas similaires au vôtre sont recensés, il est permis de penser que l'on a affaire à un problème de fond extrêmement grave. Par suite, deux questions méritent réponse : Par qui ont été formées les personnes pratiquant ce genre de technique ? Quel dessein anime leurs formateurs ? De deux choses l'une : ou c'est délibéré, et c'est criminel ; ou c'est sans volonté de nuire, et cela révèle de l'incompétence. Nous vous conseillons d'informer l'Association de défense des familles et de l'individu de Lyon de cette situation : ADFI – Palais de la Mutualité – Place Antonin Jutard – 69003 Lyon – T. 04.78.6233.49. Mais aussi l'Association d'entraide aux familles confrontées à des accusations soudaines induites par des croyances psycho-philosophiques ayant pour conséquence la destruction de la famille : AEFCAS - Cité des associations 93, La Canebière – BP 111 - 13001 Marseille ; courriel : aefcas@wanadoo.fr - T. 06 74 02 05 43 et le Centre d'Information et de Prévention sur les Psychothérapies Abusives et Déviantes (C.I.P.P.A.D) - Groupe MILON - 6 rue de la Roirie - 49500 SEGRE -T. 02-41-61-38-52 ; courriel : cippad@unimedia.fr Nous vous recommandons enfin de vous mettre plus directement en rapport avec nous par le biais de l'adresse électronique suivante : Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr » cf. définition du mot rebirth dans le Lexique et la réponse à la question "Rebirth, définition ?".
D.D.A.S.S, agrément ? :
« La D.D.A.S.S. de mon département est en train d'élaborer une liste de psychologues agréés par elle. Il semble que l'agrément soit attribué aux universitaires (BAC + 5 (DEA/DESS) ayant suivi un stage professionnel. Autrement dit, hors de la psychologie, point de psychothérapie. Qu'en pensez-vous ? »
Comme toutes les autres Directions départementales de la Santé, votre D.D.A.S.S a été saisie par les pouvoirs publics. En effet, faisant suite à l'article 57 de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades, le décret d'application du 14 novembre 2002 rend obligatoire l'inscription des psychologues (salariés comme libéraux) sur la liste départementale des psychologues autorisés à faire usage professionnel du titre. La circulaire de la Direction Générale de la Santé envoyée le 21 mars 2003 aux Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (D.D.A.S.S), portant le n° 2003-143, indique à ces services les modalités d'inscription des diplômes. En d'autres termes, les personnes pouvant faire usage du titre de psychologue viennent d'être intégrées dans le Code de la santé publique. Dès lors, tout psychologue est tenu de se mettre en rapport avec la D.D.A.S.S de sa résidence professionnelle pour faire enregistrer les originaux de ses diplômes (au minimum licence, maîtrise et D.E.S.S ou D.E.A + stage) et remplir un formulaire Cerfa afin d'être inscrit sur le fichier Adeli 2 qui recense département par département les professionnels de la santé publique ou privée et les acteurs sociaux en droit d'exercice. Outre la protection du titre, la mesure est destinée à assurer celle des usagers. Ces derniers auront désormais la possibilité de pouvoir vérifier auprès de leur D.D.A.S.S si une personne est ou n'est pas psychologue. Psychothérapie Vigilance ne peut que se réjouir de cette disposition qui, à moyen terme, devrait contribuer de façon notable à l'assainissement du milieu de la psychothérapie. En toute logique, les psychothérapeutes dont la formation n'est pas agréée par les pouvoirs publics pourront être mieux poursuivis pour exercice illégal de la médecine ou usurpation du titre de psychologue.» Pour en savoir davantage, nous vous invitons à vous reporter à la page 2 de la sous-rubrique intitulée « Législation » de la rubrique « Accueil ».
Haptonomie, secte ? :
« L'haptonomie est-elle une secte, une science à caractère sectaire ? A-t-elle un rapport avec le chamanisme ? Quel est votre avis ? Merci.» (bjm)
D'après ses concepteurs et réalisateurs, l'haptonomie est « la Science de l'Affectivité » (sic) ou, dit autrement, « la science des interactions et des relations affectives humaines. » Le terme a été forgé à partir des mots grecs classiques "hapsis" qui désigne le tact, le sens, le sentiment, et "nomos" qui désigne la loi, la règle, la norme. « Hapto signifie : j'établis tactilement une relation, un contact tactile pour rendre sain, pour guérir, rendre entier, pour confirmer l'autre dans son existence. » (sic) Fondée par Frans Veldman « depuis 1945 », cette Science empirique phénoménologique, dont tous les phénomènes seraient « reproductibles et vérifiables », « se base sur la constatation claire et évidente de phénomènes, qui caractérisent de façon spécifique l'expérience affective de l'humain. » Englobant toute la vie humaine, « de la conception jusqu'à la mort », l'haptonomie « trouve des applications spécifiques dans toutes les phases de la vie et dans diverses disciplines de la santé. » L'haptonomie se revendique donc comme une science. Est-elle à caractère sectaire ? Il ne nous appartient pas d'en juger. En principe, non. Une science n'est pas sectaire par nature, mais aucune n'est à l'abri de perversions ou de déviations de ce type. Ce sont les hommes qui l'utilisent qui ont ou n'ont pas un esprit sectaire. A quelles fins se servent-ils de leur savoir et de leur pouvoir ? La science est-elle le cheval de Troie d'une idéologie ? En pareil cas, quelle est cette idéologie ? Quelle est son ambition ? Est-elle réservée à des « initiés » ? Et, en pareil cas, quelle serait leur vraie « mission » ? Pour poser une pareille question, en associant le chamanisme de surcroît, il semble que vous soyez inquiet. Il serait intéressant que vous nous indiquiez pourquoi. D'où viennent vos préoccupations ? N'hésitez pas à nous en dire davantage par le biais de l'adresse électronique suivante : Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr Il va de soi que toute personne partageant le même sentiment que vous peut enrichir ce questionnement ou, à l'inverse, apporter les réponses attendues. Le dossier est ouvert. Comme pour celui de la « mémoire cellulaire » au sujet duquel nous avons été interrogés voici plusieurs semaines, il sera complété au fil des mois, en fonction des éléments concrets et probants qui nous seront transmis.
Maroc, bons psychologues ? :
« Je suis à la recherche de bons psychologues au Maroc, à Rabat en particulier. Pouvez-vous me renseigner s'il vous plaît ? » (Idrissi)
Nous vous remercions de votre confiance. Mais la vocation de Psychothérapie Vigilance n'est pas de recommander quelque professionnel que ce soit. Si nous le faisions, nous nous inscririons dans une démarche commerciale qui est contraire non seulement à l'esprit qui nous anime mais à celui de tout vrai professionnel de la santé. Par ailleurs, la notion de « bon psychologue » est à éviter dans toute la mesure du possible. Personne n'est à l'abri d'une erreur, d'un abus ou d'une déviance. Suite à des problèmes personnels, on a vu des praticiens adopter plus ou moins rapidement des comportements nouveaux à risque pour le patient. De même, le succès médiatique de certains psychologues ne doit pas faire illusion. Ce n'est pas parce que l'on est l'invité régulier d'émissions télévisées ou radiophoniques que l'on est un bon professionnel. Les critères de sélection y reposent sur des considérations qui ont peu de chose à voir avec le statut professionnel du thérapeute. Pour le responsable de l'émission, il s'agit avant tout d'avoir une bonne audience. La bonne tête du psychologue de service, son sens du spectacle, de la répartie ou de la polémique, ses succès en librairie ou dans les magazines de santé à grand tirage sont des éléments nécessaires à l'audimat mais radicalement opposés aux conditions régissant l'exercice serein du métier. Etre bon sur un plateau de télévision ne signifie nullement qu'on le soit en privé, jour après jour, dans l'exercice du métier. A défaut de vous donner des noms, nous vous recommandons de vous adresser à l'Association Marocaine des Études Psychologiques - Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Université Mohammed V - Rabat (Maroc). T. +212/77.19.89 – Fax : +212/77.20.68. Ladite association est membre de l'Union Internationale de Psychologie Scientifique (UIPsyS), ce qui est actuellement une garantie de sérieux.
Psychanalyse, fédération française? :
« Je voudrais avoir des informations sur la Fédération française de psychanalyse. Est-ce un organisme reconnu et sérieux ? Connaissez-vous son directeur Jean-Charles Bouchoux ? Les propositions qu'il propose sont-elles valides et de qualité ? » (glaco)
A notre connaissance, il n'existe pas de fédération française de psychanalyse. En revanche, la Fédération Européenne de Psychanalyse (FEP) existe bel et bien. Il s'agit d'une « association scientifique qui regroupe les sociétés psychanalytiques européennes affiliées à l'Association Psychanalytique Internationale. A ce titre, la Société Psychanalytique de Paris (S.P.P) est membre de la Fédération Européenne. » Pour mémoire, rappelons ici que la S.P.P est reconnue d'utilité publique. Toujours à notre connaissance, M. Jean-Charles Bouchoux est directeur de l'Institut freudien de psychanalyse domicilié dans les Bouches-du-Rhône (Arles). Il se présente à la fois comme psychothérapeute et comme psychanalyste. La mention de « psychothérapeute » ne doit en aucun cas impressionner qui que ce soit puisqu'il n'existe aucune diplôme reconnu sur ce plan en France : « il s'agit d'une fonction et non d'un titre. » La mention « Institut » ne doit guère impressionner non plus. Sauf erreur de notre part, ledit institut n'a rien d'académique; c'est une structure privée dont les certificats qu'il pourrait délivrer ne peuvent prétendre à la qualité de diplômes universitaires. Les formations dispensées ne sont pas validées par les pouvoirs publics et ne font l'objet d'aucun contrôle d'une autorité de tutelle. Il semble que l'institut dirigé par M. Charles Bouchoux s'inscrive dans l'esprit et la mouvance du New Age. Ce qui ne signifie pas pour autant que le travail n'y soit pas effectué avec sérieux. Cela étant, on est en droit de s'interroger sur l'étendue du sérieux en question quand, s'agissant de la formation à la « psychothérapie relationnelle » (sic), il est précisé ceci, qui se révèle bien léger : « Les cours ont lieu en moyenne une fois tous les quinze jours et pendant deux heures. (…) Afin d'être certifié à la fin de la formation " psychothérapeute relationnel " il faut avoir assisté à 80% des cours théoriques et participer à tous les ateliers de pratiques. Il n'y aura pas d'examen de fin d'année au sens scolaire du terme mais une assiduité et un engagement personnel prédominant sont néanmoins indispensables à la validation de la formation. » Prudence donc. La dimension commerciale de l'entreprise et la perspective thérapeutique sont en concurrence. Nous ne saurions trop recommander aux usagers – demandeurs de soin ou de formation – se trouvant dans une situation similaire à celle que vous évoquez de mûrir leur décision après avoir bien lu les articles spécifiques de Psychothérapie Vigilance et s'être renseigné auprès de l'Association de défense des familles et de l'individu (A.D.F.I) la plus proche comme de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (D.D.A.S.S). cf. lexique : New Age (Nouvel Âge).
Reiki, risques ? :
« Qu'est-ce que le Reiki ? On en parle beaucoup. Est-ce sans risque ? »
Dans la nébuleuse des nouvelles thérapies caractéristiques du New Age par leur méthode, leur finalité et leurs effets, le reiki occupe une place de choix. Aujourd'hui la curiosité le dispute à l'inquiétude comme l'atteste l'article du Bulletin de liaison pour l'étude des sectes (Bulles) publié au cours du troisième trimestre 2002 par l'Union nationale des associations de défense des familles et des individus (UNADFI) sous le titre LE REIKI ET SES DERIVES. UNE METHODE… Le reiki a été découvert (ou inventé ?) par un Japonais, le Docteur Mikao Usui, vers la fin du XIXème siècle. Reiki signifie en japonais "énergie universelle de vie", c'est-à-dire la force divine qui soutient toute vie. C'est une méthode de guérison par imposition des mains qui se différencie du magnétisme "classique" par deux aspects : - le praticien ne fournit pas lui-même l'énergie comme c'est le cas chez d'autres magnétiseurs, mais sert de "canal" pour laisser passer cette énergie, venue d'une autre dimension ; l'efficacité des soins est donc indépendante de l'état de fatigue et de la disposition mentale dans lequel se trouve le praticien ; - le reiki étant une énergie "intelligente", il est inutile de connaître l'anatomie du corps, puisqu'elle se dirige là où le corps (physique ou énergétique) en a besoin. Inutile également de se demander quelle quantité d'énergie donner, le flux d'énergie cesse de lui-même selon les besoins. Bref, c'est une méthode de guérison du corps. Elle entraîne aussi l'évolution spirituelle du praticien. Elle agit sur tous les plans : physique, psychique, émotionnel et spirituel. Elle agit aussi sur les animaux, les plantes et les situations. Cette méthode est simple, nouvelle et révolutionnaire selon ses promoteurs, accessible à tout le monde, enfants ou adultes, puisqu'elle ne demande aucune formation poussée. Cela explique d'ailleurs le temps record pour accéder au statut de "maître" : en trois ou quatre week-end seulement étalés sur une année dans certaines associations. A chaque week-end correspond un niveau ou une initiation. Les tarifs de ces week-end sont progressifs : le premier niveau, qui permet d'ouvrir le canal d'énergie, coûte en moyenne entre 120 et 180 euros ; le deuxième niveau, qui permet de soigner à distance, entre 150 et 300 euros ; le dernier niveau (le troisième ou le quatrième selon les écoles), qui donne l'accès au titre de maître et donc d'enseignant, coûte aux alentours des 1.500 euros, parfois plus. DES CONSTATS… Sur huit mois, l'ADFI Paris, à elle seule, a enregistré 28 demandes de personnes (appels téléphoniques, parfois suivis d'entretiens) allant de la simple quête d'information jusqu'à des témoignages alarmants. Toutes les ADFI sont également sollicitées. - 50 % des personnes demandent des informations sur cette méthode ou sur une association proposant une initiation au reiki. 15% s'intéressent d'elles-mêmes au reiki mais désirent se renseigner avant de s'y engager, et 35% s'inquiètent pour un proche qui s'intéresse à cette pratique qui leur paraît étrange, parfois suspecte ; - 40 % de ces appels signalent, chez un de leur proche s'étant initié au reiki, un changement de comportement plus ou moins radical. Généralement, le nouvel adepte revendique son "indépendance" qui peut se manifester par un désintérêt pour la vie familiale (les enfants, le conjoint, la maison), pour la vie professionnelle ou pour la vie matérielle en général (l'argent, l'alimentation), etc. - enfin, 10 % de cette population considère l'adhésion de leur conjoint au reiki comme étant à l'origine d'un divorce ou d'une rupture familiale. Parmi ces 28 témoignages, 15 femmes et 13 hommes sont intéressés ou concernés directement par cette méthode, autant dire que la différence est non-significative. Le reiki concerne tous les âges, mais, selon nos données, il intéresse davantage les jeunes adultes (20 - 25 ans) et les adultes âgés entre 45 et 60 ans. A l'heure actuelle, nous ne déplorons aucun problème grave de santé, si ce n'est un cas d'amaigrissement et un cas de troubles psychologiques assez graves. Mais ces troubles sont-ils dus à une problématique antérieure à l'adhésion ? Il arrive aussi que certains sujets refusent de se soigner par la médecine classique en raison de la confiance exclusive en cette méthode. … DES QUESTIONS Il serait imprudent de proposer des conclusions hâtives. En effet, l'adhésion à un groupe de reiki est-il à l'origine de ces troubles ou ne fait-il que réveiller ou accentuer une problématique familiale ou personnelle antérieure ? En tout cas, le lien de cause à effet n'est pas encore clairement établi. La méthode, en tant que telle, est-elle à incriminer ? Ce n'est pas à nous d'en juger. Cependant, face à ces constats, nous pouvons légitimement nous interroger sur ce qui se dit et se fait autour de l'enseignement du reiki dans certaines associations, au point que certains initiés reconsidèrent leur vie dans ses fondements jusqu'à vouloir la transformer radicalement. Qu'est-il enseigné lors des initiations pour que des personnes en recherche de bien-être personnel, et souvent animées par des projets altruistes, en viennent à se couper de leurs proches et de leurs amis ? Les partisans du reiki argumenteront pour leur défense que les initiés acquièrent une autre vision sur le monde, sur l'être, etc., une vision plus spirituelle, plus détachée de la vie bassement matérielle. Est-ce être évolué spirituellement que de se montrer agressif avec son entourage, de fuir tout conflit par des réponses toutes faites mais inappropriées, ou pire par le silence, de désinvestir les enfants et le foyer, d'être de plus en plus "absent" (dans tous les sens du terme) comme en témoignent certaines personnes ? CONCLUSION Pour l'heure, nous n'avons reçu aucun ex-adepte du reiki. C'est pourquoi il est difficile de comprendre ce qui se passe dans certains de ces groupes. D'autre part, nous ne pouvons pas encore vérifier si ces changements de comportement, ces ruptures familiales sont récurrents dans les groupes sur lesquels nous avons eu quelques témoignages et donc s'ils sont liés à l'appartenance à ces groupes. En tous cas, les témoignages que nous avons reçus mettent en évidence des problématiques et des parcours singuliers qui ont amené ces personnes à rechercher des réponses à leurs souffrances (une enfance maltraitée, un deuil, une crise familiale ou professionnelle, etc.). Ces failles sont-elles reprises et exploitées par certains maîtres peu scrupuleux, davantage investis de la mission de s'enrichir que de contribuer au réel épanouissement de ces êtres en détresse ? La question de mise sous dépendance demeure jusqu'à présent sans réponse, mais elle se pose… Tout témoignage d'ex-adepte du reiki sera le bienvenu : Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr cf. lexique : New Age (Nouvel Âge)
Secte en entreprise ? :
«Que faire contre une secte – celle des Témoins de Jéhovah – qui recrute les gens depuis quelques années dans l'entreprise où l'on travaille depuis deux ans ? »
L'infiltration des entreprises par les sectes (1) est un phénomène bien connu. Dans certains cas, il arrive même que des entreprises soient contrôlées par des sectes, souvent indirectement par le biais de sociétés faisant écran. L'infiltration se fait de trois façons : par l' entrisme , la formation permanente et des stages axés sur le développement personnel. Ce qui ne signifie pas bien sûr que toutes les activités, stages et séminaires proposés par l'entreprise ou en son sein soient de nature ou à vocation sectaire. Comment agir ? Plusieurs cas de figure peuvent se présenter. La personne a des doutes, des présomptions ou des certitudes sur le recrutement mené par une secte dans l'entreprise. Cette prise de conscience est-elle individuelle ou partagée par d'autres collègues ? Le recrutement se fait-il à l'insu de la direction ou avec sa complicité ? Cette complicité éventuelle est-elle passive ou active ? Bref, il s'agit de savoir à quel niveau est infiltrée l'entreprise. Cela étant, si un homme seul, déterminé et convaincu, peut faire beaucoup, il risque de se heurter à forte partie. Dans le cas soulevé ici, le directeur des ressources humaines est peut-être témoin de Jéhovah. Qu'il ne le soit pas ouvertement ne signifie pas pour autant qu'il n'en fasse pas partie. Il ne faudrait pas courir le risque d'être licencié pour un motif fallacieux. Dès lors, nous vous invitons à réunir le maximum d'indices, de preuves ou de témoignages accréditant vos soupçons et, à défaut de pouvoir agir dans l'entreprise même - avec le concours du comité d'entreprise ou des délégués du personnel -, de vous confier à la Brigade départementale de recherche de la Gendarmerie nationale, à l'association de défense des familles et de l'individu (ADFI) et à l'Inspection du Travail. Prenez rendez-vous. Dites ce que vous savez. Si d'autres collègues sûrs partagent votre analyse, faites une démarche commune. Dans un premier temps, il s'agit d'informer. Ce faisant, vous rendrez service à l'entreprise et sans nul doute à cette démocratie à laquelle vous semblez attaché et que les sectes s'appliquent à défaire. Peut-être apprendrez-vous alors que d'autres personnes avaient déjà remarqué les anomalies que vous évoquez. En toute hypothèse, il appartiendra aux pouvoirs publics de faire le nécessaire en informant la direction de l'entreprise. Cette information – officielle ou officieuse - sera adaptée aux circonstances, en fonction de la gravité des faits et du degré d'infiltration supposée de l'entreprise. N'hésitez pas à nous tenir au courant de vos démarches. Nous vous aiderons autant que faire se peut à lever les obstacles que vous pourriez rencontrer. Vous comme tous ceux qui se trouvent dans votre cas. (1) Le mouvement des Témoins de Jéhovah est identifié comme secte en France. Dans la situation évoquée l'identification est claire. Cependant, il importe de rappeler ici que toutes les sectes ne sont pas répertoriées, et que la plupart avancent masquées ; que certaines ne comprennent que quelques centaines de membres, voire quelques dizaines. De même, disons pour mémoire que le degré de nocivité n'est pas proportionnel au nombre de membres. La secte de l'Ordre du Temple Solaire comptait moins de deux cents individus et n'était pas considérée comme dangereuse par les Renseignements Généraux…Enfin, il convient de ne pas oublier que, par divers biais et souvent en toute innocence, de nombreuses entreprises proposent des thérapies énergétiques, des séances de relaxation ou de développement personnel, qui, par le biais de pseudothérapeutes, notamment des psychothérapeutes aux diplômes non agréés par les pouvoirs publics, conduisent les participants vers des groupes psycho-spirituels de nature sectaire. A lire, dans la rubrique Sectes, «Le marché de la formation et le risque d'emprise sectaire dans les entreprises ».
Etat modifié de conscience ? :
« Que faut-il entendre par état modifié de la conscience ? En quoi diffère-t-il de l'état altéré de conscience ? »
Par « état modifié de conscience » (E.M.C) il faut entendre tout état mental qui présente des différences significatives par rapport à l'état d'éveil habituel et à son mode de fonctionnement caractérisé notamment par la rationalité, l'action orientée vers un objectif et le sentiment de contrôler l'activité de l'esprit. Les E.M.C comportent des différences de degré très sensibles. La rêverie et la méditation sont des E.M.C, mais aussi l'extase, l'enthousiasme, la transe et l'hypnose. Ces états sont vécus de façon spontanée comme induits par des techniques, des méthodes ou des substances hallucinogènes. Pour l'essentiel, l'expérience personnelle desdits états est incommunicable. La modification des états de conscience fait l'objet d'études, de recherches et d'expériences poussées depuis les années 1970. Elle est l'une des caractéristiques majeures du Nouvel Âge. Dans les perspectives de la psychologie transpersonnelle, la conscience ordinaire n'est qu'un cas particulier dans un registre de possibilités immenses ; les E.M.C. ne sont pas considérés comme des désordres pathologiques mais font partie de la structure de la personnalité. Les états modifiés de conscience assimilables ou comparables à l'hypnose obtenus par le rebirth, la respiration holotropique, la récitation de mantras, les techniques d'extase et de transe – celles du chamanisme en particulier - sont généralement au « service d'un même projet de modification du vécu » (Michel Lacroix) Pour les doctrinaires du New Age, les EMC sont destinés à favoriser « l'intériorisation du paradigme holistique » car il s'agit ni plus ni moins que de se préparer à vivre dans l'ère du Verseau et à devenir « un homme sans frontières, aux dimensions du Tout», en faisant fi des raisonnements hypothético-déductifs de la science académique, en permettant l'évasion dans le monde illimité du transpersonnel, en naviguant librement de l'atome jusqu'au cosmos tout entier et en devenant une neurone du système nerveux central de Gaïa, l'immense divinité terrestre, dont le réveil serait imminent… L'expression « état altéré de conscience » est la traduction littérale de l'anglais « altered state of consciousness » (ASC). En France, les psychologues transpersonnels privilégient l'expression « état modifié de la conscience » afin de gommer la connotation péjorative du qualificatif « altéré » et de ne pas entretenir de confusion avec des états pathologiques ou défectueux. Pour eux, les états particuliers obtenus seraient de nature « saine » ou « normale ». Il arrive aussi que l'expression « état de conscience élargie » soit utilisée. De nos jours, la modification des états de conscience n'est pas une donnée neutre. Elle relève le plus souvent de l'intuition,de la subjectivité et d'une intention. Elle a pour vocation d'égarer, d'endormir et d'affaiblir l'esprit critique. Dès lors, elle se prête à tous les délires, supercheries, manipulations psychologiques et assujettissements psycho-spirituels. Enfin « la sacralisation des E.M.C » par les théoriciens de l'Ere du Verseau constitue sans nul doute « une manière insidieuse de légitimer la toxicomanie ». De l'E.M.C à la secte hallucinogène ou à la spiritualité aliénante et totalitaire des mouvements appartenant à la nébuleuse du Nouvel Âge, le chemin n'est souvent pas bien long. cf. lexique : New Age, Ere du Verseau, holisme.
Désintoxication, réussite ? :
« Que sait-on du succès des cures de désintoxication sur les usagers de la drogue ? Dispose-t-on de statistiques permettant d'évaluer l'efficacité des méthodes employées ? »
Selon la Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), il n'existe aucune étude concernant la "réussite" du système de soins français. Pour parler de réussite, il faudrait pouvoir suivre les cohortes de patients toxicomanes pendant de longues années. Cela n'est pas possible. La plupart des personnes toxicomanes s'arrêtent d'elles-mêmes après avoir été en contact avec le système de soins ou pas. Cet arrêt peut avoir lieu après un an comme après vingt ans d'usage. Et parmi celles qui sont "passées" par les structures offrant prise en charge et traitement, il est bien difficile de discerner celles qui ont arrêté de celles qui ont "rechuté". Les différentes recherches qui ont tenté de répondre à cette question ont en commun de montrer : - que la toxicomanie soit définie par la dépendance ou le mode de vie, une part des toxicomanes finit par abandonner l'usage des drogues, et de façon plus spécifique l'usage d'opiacés. Toutefois, il n'y a pas de consensus sur le pourcentage de toxicomanes qui finissent par renoncer à l'usage de drogues. - La sortie est l'aboutissement d'un long parcours, évalué généralement à une dizaine d'années. Ce résultat porte sur les populations étudiées, ce qui ne signifie pas pour autant que des usagers ne puissent renoncer aux opiacés plus précocement. - Il existe une grande diversité de trajectoire de sortie. Chaque usager a son propre parcours, qui fait alterner des périodes de consommations intensives, de consommations contrôlées, voire des périodes d'abstinence, volontaires ou imposées. Ces différentes périodes peuvent être scandées par des incarcérations ou des hospitalisations. On peut penser qu'il y a une relation entre les modalités selon lesquelles la toxicomanie est vécue et les modalités selon lesquelles on s'en sort. La diversité des trajectoires dépendrait du rapport au produit (du plaisir au soulagement de la souffrance) ainsi que du système relationnel dans et hors du monde de la drogue. Le pronostic est d'autant meilleur que des ressources sociétales : relations affectives, familiales et sociales peuvent être mobilisées. - Des usagers de la drogue peuvent sortir de la toxicomanie sans traitement, ou encore en ayant recours à différents types de prise en charge sans qu'il soit possible d'en évaluer l'impact dans la sortie. On ne sait pas comment agissent les différentes modalités de traitement, on ne peut pas dire pour autant que les prises en charge institutionnelles soient sans utilité, ou sans efficacité, ou encore qu'elles soient équivalentes. On peut penser qu' a minima, les institutions de soins jouent un rôle de refuge, refuge qui est quelquefois vital. Les institutions de soins sont d'autant plus nécessaires que les ressources sociétales sont faibles ou que l'usager ne peut y avoir recours. Elles seront d'autant plus efficaces qu'elles contribueront à mobiliser les ressources sociétales et sociales." On peut lire avec profit l'article présenté sur le site "Soin Etude et Recherche en Psychiatrie" (D'après A. Coppel : Les sorties de la toxicomanie, in Dépendance et conduites de consommation, Editions Inserm, Paris 1997).
Dépendance, secte ? :
« Peut-on parler d'une dépendance à une secte comme on parle d'une dépendance à la drogue ? »
Selon le psychiatre Jean-Marie Abgrall, « il existe entre la toxicomanie et le sectarisme des similitudes criantes. Comme un toxicomane se trouve assujetti à une drogue licite ou illicite, l'adepte l'est à un système de pensée dont il devient dépendant. » (in « La Mécanique des sectes », Payot). « Brutale ou progressive selon les produits, la dépendance est installée quand on ne peut plus se passer de consommer, sous peine de souffrances physiques et/ou psychiques » dit l'ouvrage réalisé par le Comité français d'éducation pour la santé et la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie avec le concours d'un comité scientifique et d'un comité de lecture. « Il existe deux dépendances : psychique et physique. Associées ou non, elles se caractérisent par des symptômes généraux (impossibilité de résister au besoin de consommer ; accroissement d'une tension interne, d'une anxiété avant la consommation habituelle ; soulagement ressenti lors de la consommation ; sentiment de perte de contrôle de soi pendant la consommation). La dépendance psychique est perceptible quand, privé de produit, le sujet est en proie à un mal-être qui peut le conduire jusqu'à la dépression ou à des rechutes s'il avait décidé de lui-même, aidé ou non, de cesser toute consommation ; la dépendance physique est avérée quand l'organisme se trouve en état de manque, réclamant le produit à travers des symptômes caractéristiques (douleurs, tremblements, convulsions ; agitation, irascibilité, anxiété, angoisse…) Jean-Marie Abgrall considère que le processus conduisant à la dépendance psychosectaire est « en tout point semblable » à celui « de l'assuétude et de la dépendance pharmacologiques ». La dépendance succède à l'accoutumance, où l'habitude progressive de consommer un produit psychoactif est remplacée ici par l'adoption graduelle d'une conduite rituelle et d'un nouveau langage. Elle se caractérise par l'existence d'un « double lien » : « idéologique, par la sujétion à la pensée sectaire » ; « sociologique, entraînée par l'appartenance au nouveau groupe ». La dépendance devient « asservissement total de l'individu » lorsque, suite à une augmentation méthodique « des contraintes et de la soumission qui en résulte, sans possibilité de rupture », l'adepte est « coupé de la société globale, soumis psychologiquement et physiquement à des obligations qui le privent de son libre arbitre et de toute liberté sociale ou économique. » Dans le cadre des sectes hallucinogènes, où diète, jeûne, alimentation carencée et privation de sommeil sont monnaie courante, la dépendance conjugue les effets nocifs signalés, aggravant dangereusement la situation de l'adepte dont les défenses naturelles et les systèmes de références habituels ont été détériorés et parfois entièrement investis par les propriétés psychoactives du produit, par ses conditions d'ingestion et par une idéologie, à savoir la « pensée parasitaire » du groupe. cf. lexique : adepte, assuétude.
Elysée Monceau, secte ? :
« Connaissez-vous le centre Elysée Monceau ? Antennes à Paris, Le Mans, Tours. Il semblerait que ce soit une secte. Or je consulte un sophrologue qui m'a été conseillé par une amie qui était suivie par un « médecin » de ce centre. Mon psychothérapeute/Sophrologue est le docteur X, d'Angers (49). » (Linhuma)
Votre question est délicate. Il appartient à la justice de se prononcer sur le caractère sectaire d'un groupe ou d'une institution. De même, pour des raisons déontologiques et juridiques, nous ne pouvons pas dévoiler l'identité du docteur d'Angers. Cela étant, grâce au site de Matthieu Cossu (Pour ne pas se laisser piéger par les sectes : http://prevensectes.com ), nous avons eu connaissance d'un article publié dans Le Point, en date du 4 septembre 2002, intitulé Les Dérives du docteur Dietrich, signé de François Malye, Philippe Houdart et Jérôme Vincent. En voici le texte intégral également lisible à l'adresse URL suivante http://membres.lycos.fr/tussier/rev0209.htm : L'Institut de psychosomatothérapies et de sexologie, qu'il a fondé, tient plus d'une secte que d'un lieu de soins. « Edwige Charbonneau n'aurait jamais dû retourner voir son mari. Le 29 avril 1994, cette jolie femme de 26 ans se rend à son ancien domicile, un pavillon de la petite ville de Sainte-Maure-de-Touraine, près de Tours, pour régler avec Eric, 30 ans, les derniers détails de leur divorce. Ce sont des amis du couple venus leur rendre une visite qui vont, dans la soirée, découvrir le drame : Edwige gît sur un lit, une balle de 22 long rifle dans la tête. A la cave, ils trouvent le corps d'Eric, pendu. Celui-ci a épargné leur fils de 4 ans, Rémy, déposé dans l'après-midi chez sa soeur. « Le docteur Dietrich n'avait de cesse de dire à Edwige qu'il fallait qu'elle se sépare de son mari. Qu'il fallait, comme nous tous, qu'elle coupe les racines avec sa famille, son passé. Il ne cessait de diaboliser Eric à ses yeux. » Henri*, ancien patient de l'Institut francophone de psychosomatothérapies et de sexologie, parle aisément des dérives qu'il a observées dans cette structure créée en 1987 à Tours par le docteur Erick Dietrich, sexologue. Tout comme Jeanne, autre patiente, venue elle aussi se perdre dans ce que certains n'hésitent plus à qualifier de secte : « Je me souviens d'une scène incroyable où Dietrich a exigé, devant tous les patients rassemblés lors d'une séance de thérapie, qu'Edwige, en signe de séparation, brûle le tee-shirt que son mari lui avait offert. C'était très violent, très dur. » Quand on évoque le nom de Charbonneau, le docteur Erick Dietrich, pourtant si volubile, ne répond pas immédiatement. Il feint de chercher un texte dans son ordinateur, puis fait face : « Cela me dit quelque chose. Je me souviens maintenant. Mais non, jamais je n'ai conseillé à Edwige de divorcer. Cela aurait été contraire à la déontologie médicale. » Quarante-sept ans, cheveux blonds décolorés, chaînes en or, pantalon de cuir et santiags, le docteur Dietrich reçoit dans une sorte de cagibi perdu au fond d'une minuscule impasse du 17e arrondissement. On a peine à le croire, mais on est bien au Centre Elysée Monceau, antenne parisienne de la fantastique nébuleuse de « centres de thérapies pluridisciplinaires » et autres « centres de sexologie clinique » créés par le docteur Dietrich, sa femme, Martine Joseph, et quelques amis. Mais, dans ces quelques mètres carrés en rez-de-chaussée meublés d'un bureau, d'un vieux canapé, de quelques bibelots orientaux et d'une ou deux sculptures de phallus, le sexologue Erick Dietrich est bien loin de sa splendeur passée. Celui qui fut l'un des deux fondateurs du Syndicat national des médecins sexologues (SNMS) en 1988 connaissait, à cette époque, la gloire cathodique en apparaissant dans de nombreuses émissions télévisées pour parler de sexualité. En quelques années, Erick Dietrich va semer la panique dans la calme capitale tourangelle. A partir de 1993, les procédures devant l'ordre des médecins se multiplient. Dix-sept au total ! Un record national. Autant de combats qu'il revendique comme des faits d'armes. « C'est simple, il représentait, à lui seul, 30 % du temps de travail du conseil départemental de l'ordre, c'était tentaculaire, explique son ancien président, le docteur Ruaux. J'ai dû recevoir au moins une vingtaine de patients qui se plaignaient de lui. Ce type a brisé des familles. » Commerce et " compérage " Chaque fois ou presque, le docteur Dietrich est sévèrement condamné par le conseil régional du Centre de l'ordre des médecins mais absous, en appel et contre toute attente, par le Conseil national. A Paris, les sanctions sont considérablement diminuées ou supprimées, quand elles ne sont pas amnistiées. Pourtant, le code de déontologie médicale a beaucoup souffert avec le docteur Dietrich : abus de publicité, accusation de pratiquer la médecine comme un commerce, violation du secret professionnel, dérives sectaires ou encore « compérage », c'est-à-dire le fait de profiter de sa qualité de médecin pour aiguiller ses patients vers une structure dans laquelle on a des intérêts. Car, au sein du fameux Institut francophone de psychosomatothérapies et de sexologie et de ses multiples satellites, le docteur Dietrich et ses acolytes ont découvert un filon : ils promettent à leurs patients de les former afin qu'ils deviennent eux-mêmes thérapeutes ! « Ça m'a coûté 50 000 francs de croire à tout ça, dit Jeanne. J'étais en pleine dépression. J'habite Poitiers et je faisais 200 kilomètres pour le voir une demi-heure chaque semaine. » Mieux, l'institut se lance ensuite dans la formation professionnelle, car, avec une simple inscription en préfecture, n'importe qui peut « vendre » des formations. « Certains patients étaient pris en charge par l'ANPE, dit Henri. Au début de ma formation, il y avait plutôt des gens de bon niveau, mais ensuite sont arrivés les illuminés. Des types qui parlaient de leur vie antérieure, toutes sortes de dingues. » Exclu du Syndicat national des médecins sexologues dès 1993 pour avoir tenu un stand au Salon de l'érotisme à Paris et être apparu avec des patients dénudés dans des revues pornographiques, le docteur Dietrich multiplie aussi les plaintes contre ses confrères sexologues. En 1998, il répand sur Tours, à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, un tract où il traite nommément de « pédophiles » ou de « malfrats » tous ceux, officiels ou particuliers, qui ont osé s'attaquer à lui. Mais il lui faut d'autres combats. Il va donc devenir le défenseur, en tant que « victimologue », de l'Eglise de scientologie et l'un des pourfendeurs de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). On peut le comprendre : dans son rapport 2001, la MILS estime qu' « à 80 % les activités des mouvements sectaires se situent dans deux domaines encore insuffisamment encadrés par la loi : la formation continue et les pseudo-thérapies ».. En 1999, Erick Dietrich va monter le FLIP, Front de lutte contre la pédoclastie, censé mener le combat contre les pédophiles. Il s'associe alors avec Smaïn Bedrouni, ce fameux islamiste qui, après les attentats du 11 septembre, sera arrêté à Guéret, dans la Creuse, et mis en examen par le juge Jean-Paul Valat pour apologie de crimes. Sur le site Internet du FLIP, ce dernier message : « Les institutions françaises nous ayant sans cesse harcelés [...], nous avons été obligés de demander l'asile politique à l'Emirat islamique d'Afghanistan. » Visiblement, Erick Dietrich n'a pas fait le voyage. Ce sont finalement les plaintes en diffamation et leur montant financier qui vont forcer le docteur Dietrich à se replier sur Paris. Toujours libre d'exercer la médecine. Sa folle trajectoire pourrait en fait relever du Clochemerle médical si, un soir de 1994, l'une des ses patientes, une jeune fille de 26 ans, n'avait eu la mauvaise idée d'aller revoir son mari. »
Terre Inipi? :
« Je m'interroger sur les thérapeutes regroupés dans le site de Terre Inipi. Qu'en pensez-vous ? » (Nicole)
Terre Inipi s'inscrit manifestement dans l'esprit et la mouvance du New Age (cf. lexique). Plus précisément, c'est un site ressource consacré au développement personnel, au mieux-être et aux thérapies, qui propose des stages, des conférences, des formations, des voyages et un annuaire de thérapeutes. Selon ses promoteurs, « l'objectif du site est avant tout d'être informatif, afin d'offrir, parmi les nombreuses techniques et disciplines touchant le développement de la personne et l'approche globale du bien-être, un choix le plus vaste possible. » Toujours selon eux, il s'agit de donner une réponse aux démarches personnelles « en présentant les activités proposées par différents intervenants de qualité »(sic). Le site se dit « réputé pour son sérieux », en précisant aussitôt qu'il « ne saurait être tenu responsable des personnes qui s'inscrivent dans son Annuaire. De même, sauf mention particulière, les personnes pratiquant l'Hypnose référencées sur Terre Inipi.com ne sont pas forcément formées à l'Hypnose par l'IFHE. Prenez la précaution de leur faire préciser leur cursus de formation et leurs diplômes ou certificats en Hypnose Ericksonienne.» Dans un autre Avertissement, figure la mention suivante : «Malgré notre souci de vérifier la qualité des informations qui sont présentes sur le site, Terre-Inipi, l'association Ressources & Devenir (gérant ce site) ainsi que son personnel, ne sauraient en aucun cas être tenus responsables des personnes inscrites dans cet annuaire et des qualifications professionnelles qu'elles nous communiquent pour insertion. Si vous désirez utiliser les services d'un professionnel inscrit dans ce site, nous vous engageons à vérifier auprès de lui son cursus, sa formation et ses qualifications professionnelles. » Notre sentiment : la réputation de sérieux du site est celle que ses gérants lui donnent. La formule ne garantit rien, et il n'y a pas lieu de se laisser impressionner. Elle est publicitaire, à vocation commerciale : il s'agit de vendre un produit. Il est curieux de constater que l'association qui le gère fait mention d' « intervenants de qualité » et qu'en même temps elle se déclare irresponsable quant aux « qualifications professionnelles communiquées pour insertion dans l'annuaire » tout en faisant part de son « souci de vérifier la qualité des informations présentes sur le site. » Il y a manifestement problème : on ne peut tout à la fois garantir la qualité des intervenants et des informations et en même temps dire qu'il appartient à l'usager de vérifier auprès du professionnel « son cursus, sa formation et ses qualifications. » C'est à l'association de le faire avant inscription dans son annuaire. Les précautions apparemment déontologiques prises par les responsables sont particulièrement appuyées. Tout donne à penser que l'association Ressources & Devenir, gérante du site, est consciente des difficultés que risquent de lui poser des « professionnels » qui se trouvent dans son « annuaire général de thérapeutes et de psychothérapeutes proposant un accompagnement en individuel ». Terre Inipi prend donc les devants en cherchant à dégager sa responsabilité. S'agissant des psychothérapeutes, qui constituent la spécialité du site, rappelons ici qu'il n'existe aucune réglementation relative à l'exercice de la psychothérapie et que l'on a repéré beaucoup de dérives dans ce domaine (escroquerie, compérage, charlatanisme, recrutement pour mouvements sectaires…). Il n'existe aucun diplôme reconnu de psychothérapeute. Le Code de la Santé publique considère toujours toute activité diagnostique et thérapeutique exercée par un non-médecin comme exercice illégal de la médecins, psychothérapie incluse. Par ailleurs, les autres spécialités avancées par la plupart des professionnels concernées sont sujettes à caution, farfelues ou dangereuses (rebirth, P.N.L, Reiki, kinésiologie, sophrologie, astrologie, bionsynergétie, chromothérapie, iridolie, réflexologie plantaire, …). On relève aussi parmi les compétences avouées par certains membres de Terre Inipi des mentions curieuses : soins à distance, consultation par correspondance, thérapies énergétiques, coaaching holistique, techniques de purification de l'intestin et des narines, « tous problèmes humains et animaux », « extraction des énergies usées pathogènes et restructuration énergétique », " l'essence des traitements énergétiques et des enseignements transmis découle, pour la plupart, directement des enseignements reçus des Guides de Lumière»… Le qualificatif de thérapeute appliqué aux professionnels de Terre Inipi est inapproprié dans la plupart des cas. Il y a manifestement travestissement de la vérité, voire publicité mensongère. Dans la mesure où le client est ici un patient, un demandeur de soin psychique ou de développement personnel, le mensonge est dangereux, car, en premier lieu comme en dernier ressort, c'est de santé mentale qu'il s'agit (cf. Les Charlatans de la santé de Jean-Marie Abgrall, éd. Payot). La majorité des professionnels français figurant dans l'annuaire général de Terre Inipi sont des thérapeutes autoproclamés ou des pseudo-thérapeutes formés dans des centres eux-mêmes auto-proclamés, dont les diplômes ne sont pas agréés par les pouvoirs publics. cf. lexique : New Age (Nouvel Âge), holisme, charlatanisme, langage.
Montpellier, psychosectaires ? :
« J'aimerais pouvoir créer un groupe ou un collectif tel que le vôtre sur Monpellier vu le désert sur ma région au sujet des « psy », des sectes et autres mouvements ésotériques… »
Votre souhait ne peut que recueillir notre approbation. Comme nous ignorons tout des raisons profondes vous poussant à vouloir vous engager de la sorte, nous ne pouvons que vous faire quelques recommandations. A notre connaissance, votre ville et sa région regorgent de sectes et de groupuscules à dérive ou vocation sectaire. Mais la contamination dont vous vous plaignez est un phénomène général. Aujourd'hui toutes les régions de France sont concernées. Il n'en demeure pas moins vrai que celles où l'argent circule et où une certaine prospérité s'affiche constituent des terrains de chasse privilégiés.Cependant si la motivation principale des sectes est la recherche de l'argent, ce n'est pas la seule. Certains « gourous » sont en quête de notoriété, et leur principal motif de satisfaction est l'autorité qu'ils exercent sur leur groupe d'adeptes. Ils recherchent avant tout le pouvoir sur les esprits. Cela étant, dans la plupart des cas, l'un ne va pas sans l'autre. Fidéliser un adepte, c'est jouir de son « allégeance inconditionnelle » et, en même temps ou à terme, des biens matériels dont il jouit et peut faire profiter (captation d'héritage par exemple). Il est vrai aussi que, dans la mouvance du New Age, les charlatans de la santé prolifèrent et, dans de nombreux cas, servent d'agents recruteurs pour les sectes, - parmi ces agents trop de psychothérapeutes aux diplômes non agréés par les pouvoirs publics. Autant dire que le combat que vous souhaitez engager sera très difficile. Mais vous le savez puisque vous dites ne pas vouloir le mener seul. Si vous avez des amis sûrs, aussi résolus que vous, faites ce qu'il faut pour informer l'opinion publique et réduire par là même l'influence des sectes. Créer une association régie par la loi de 1901 peut être une solution. Néanmoins, à Montpellier comme dans sa région, des gens luttent au quotidien contre les mouvements sectaires. Le désert dont vous parlez n'est pas aussi désertique que vous semblez le croire… Aussi ne pouvons-nous que vous inciter à vous rapprocher des structures existantes, notamment celle de l'ADFI-Hérault (85, rue des Passereaux 34000 Montpellier ; T. 04.67.79.70.68). L'avantage est que cette association fait partie de l'UNADFI, c'est-à-dire l'Union nationale de défense des familles et de l'individu, qui est reconnue d'utilité publique et dispose d'un fonds de documentation très important. Les objectifs que vous vous fixez sont identiques à ceux de l'ADFI. Pourquoi éparpiller les forces ? Demandez à adhérer à cette association. œuvrez en son sein. Apportez-lui votre dynamisme et votre connaissance du sujet. Si pour une raison ou pour une autre, vous ne parvenez pas à trouver votre place, alors créez votre groupe. Mais, avant de le faire, n'hésitez pas à demander à nouveau conseil en utilisant la messagerie électronique suivante : Psychotherapie.Vigilance@wanadoo.fr
Harcèlement ? :
"Qu'est-ce que le harcèlement psychologique ? En quoi se distingue-t-il du harcèlement moral ?"
Quand on parle de harcèlement psychologique ou de harcèlement moral, voire de mobbing, etc. on fait référence à des notions dont le sens est très proche. Si on élargit le débat, on peut considérer la question du harcèlement comme l'une des manifestations les plus dramatiques qui soient de ce que peut être la souffrance vécue par certaines personnes au travail ou au sein de la famille et qui se caractérise par un processus qui conduit une destruction de l'autre, en particulier psychologique, dans un contexte bien particulier qui légitime, par le silence et le non-dit, de tels comportements.
Psychanalyse, pourquoi ? :
« Pourquoi suit-on une psychanalyse ? »
Ce qui signe l'entrée du sujet dans la cure analytique, c'est avant tout la souffrance qu'il ressent. Quand celle-ci devient intolérable, quand elle aliène le sujet dans son rapport à autrui, quand elle a des implications de plus en plus négatives dans sa vie (personnelle et/ou professionnelle), alors le sujet peut ressentir le besoin d'entreprendre une analyse afin d'accéder à la recherche d'un sens qui puisse lui permettre de comprendre ce qui se passe. C'est grâce au travail d'élaboration mené pendant la cure qu'il sera possible de soulager le sujet de sa souffrance (d'autant plus qu'il découvrira que, bien souvent, il en est à l'origine). Comprendre que l'on souffre et que la cause de cette souffrance n'est pas obligatoirement dû à autrui, c'est déjà poser les fondements d'une démarche personnelle qui pourra déboucher sur une demande. Cette demande aura besoin d'être mûrie et, en fonction des sujets et de leur problématique, elle pourra prendre des mois, parfois des années. Sans demande véritable, il ne peut y avoir d'analyse. Dans cette perspective, il ne suffit pas d'être « conseillé » par un de ses proches, par son médecin, etc. pour que l'on décide d'entreprendre un travail sur soi. Il faut que la demande vienne de soi et que l'on ait réussi à comprendre pourquoi on avait décidé d'aller consulter un analyste.
Analyse transactionnelle ? :
«Qu'est-ce que l'analyse transactionnelle ? Existe-t-il un risque sectaire ?»
Conçue par Eric Bern (USA) dans les années 50, l'analyse transactionnelle propose d'étudier ce qui produit chez l'individu des répétitions de comportement mal vécus afin de les échanger contre d'autres plus conformes à la personnalité de chacun en utilisant des méthodes de verbalisation très directe. Mais le patient/client ne pourra espérer un changement durable et réel que lorsqu'il aura assimilé plusieurs niveaux de formation. C'est généralement une thérapie de groupe très confrontante où l'on met à jour sans ambages les rapports que l'on a avec autrui, et où il est préconisé d'être sincère (mise à nue psychologique). Ces groupes ont généralement un fonctionnement très fusionnel . La Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) a pu examiner (1) l'organisation d'un groupe français dispensant des formations à l'analyse transactionnelle. Cette organisation met en évidence un système de vente pyramidale. Tout nouveau "membre" a l'autorisation, qui peut constituer de fait une obligation, de prendre des patients en analyse transactionnelle alors qu'il est lui-même encore en formation au métier de psychothérapeute. La prise en charge de patients lui permet de rémunérer sa propre formation. Des taxations sont opérées au profit du maître en psychothérapie, des échelons régional, national, international de l'organisation. La pyramide a pour base les clients en thérapie, puis les "contrats,[…] population en formation dans les quatre champs", c'est-à-dire la guidance, l'éducation, l'organisation, la psychothérapie. Les "contrats" peuvent espérer devenir "certifiés dans les quatre champs", "enseignants en cours d'habilitation", "enseignants didacticiens". Appliquée notamment à la vie professionnelle, l'analyse transactionnelle offre des formations comportant l'usage de "timbres psychologiques" : timbres humiliation, timbres colère, timbres anxiété, que l'adepte "colle dans son carnet de timbres psychologiques". Au-delà de ces exemples qui relèveraient d'un bêtisier, s'ils n'émanaient d'entreprises ou de salariés contestant à juste titre de tels apprentissages dans le cadre de formations professionnelles financées sur des fonds mutualisés, des pratiques attentatoires à la dignité des personnes, émanant de psychothérapeutes ou "praticiens" de l'analyse transactionnelle ont été portées à la connaissance de la MILS. Il a pu être constaté que jouaient une habileté et une solidarité sans faille entre organismes et groupements professionnels douteux, au détriment des victimes. Des comités d'éthique ou commissions de déontologie autoproclamés discréditent les plaintes, suscitent de faux témoignages et se prononcent en faveur des psychothérapeutes concernés (2). (1) La présente description ne constitue pas un jugement sur l'analyse transactionnelle en tant que technique. (2) Cette réponse a été apportée grâce aux données fournies par le bulletin électronique trimestriel « Découvertes sur les sectes et religions » (n° 56, 1er janvier 2003) édité par Groupe d'Etude des Mouvements de Pensée en vue de la Prévention de l'Individu (G.EM.P.P.I), association membre de la Fédération Européenne des Centres de Recherche et d'Info. sur le Sectarisme (FECRIS). Directeur de la publication : Didier Pachoud. courriel : gemppi@wanadoo.fr http://www.fecris.org
Mémoire cellulaire ? :
« Mon époux vient de s'engager dans une formation donnée à Bordeaux sur la « mémoire cellulaire » d'un certain « docteur » Michel Larroche. L'A.D.F.I locale ayant peu d'informations sur le sujet, j'ai entrepris des recherches. Car mon mari est subjugué, et sa démarche m'inquiète. Sa « formation » doit durer plusieurs années par période de dix jours. Mon époux prend cela comme un accès à la « connaissance » et à des idées « d'avant-garde ». Ce rapport à la « mémoire », est-ce de la psychothérapie ? Probablement pour les gens qui viennent vers lui voir les références à «mieux-être », « réinformation cellulaire », etc. Psychothérapie, philosophie mystico-religieuse, nouvel avatar «New Age ou quoi d'autre ? Je suis intéressée par toute information sur ce sujet. Qui sont ces gens, leur but, leur théorie ? Connaissez-vous d'anciens adeptes ? Qui sont ces professeurs puisqu'on parle d'école ? Enfin ces conférenciers étrangers du « mieux-être » - tels Lise Bourbeau et Michel Larroche – n'ont-ils aucun compte à rendre en France ? Madame Bourbeau prend jusqu'à cent participants durant trois jours à raison de 1500 FF par personne. C'est vraiment très juteux. »
Vous avez bien raison. C'est très juteux en effet, et il n'y a pas besoin de chercher bien loin pour trouver la motivation essentielle des organisateurs d'une pareille « formation ». Avec autant de participants, il est bien clair que ce ne peut être de la psychothérapie. Point de patients ici, mais des clients. Et des clients qui sont en mesure de consentir un effort financier important. L'école en question n'est agréée ni par l'Education nationale ni par le Ministère de la Santé. Les usagers ne peuvent prétendre à aucune allocation ou remboursement de la part des pouvoirs publics, et, bien évidemment, à aucune validation de leurs certificats ou diplômes éventuels par l'Etat. Le docteur Michel Larroche dirige en fait une entreprise commerciale. Ce qui est son droit bien sûr. Le problème est qu'il met en avant son titre de docteur et qu'il intervient non seulement en Belgique et en Suisse mais aussi en France. Nous vous invitons donc à informer le président du Conseil départemental de l'Ordre des médecins et la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (D.D.A.S.S afin de vérifier si le docteur Larroche porte atteinte ou non à plusieurs articles du code de déontologie, dont celui de charlatanisme et d'exercice illégal de la médecine. Les praticiens qui se disent spécialistes en « mieux-être » sont légion aujourd'hui. Beaucoup disent avoir inventé une méthode « innovante ». Dans les faits, rares sont ceux qui obtiennent des résultats probants. Le plus souvent l'effet placebo explique l'amélioration apparente de certains états. Dans la majorité des cas, sans compter la perte de temps et d'argent, c'est le statu quo. En revanche, pour les formateurs, le « mieux-être » est de plus en plus visible ; il y a des signes extérieurs de richesse et d'enrichissement qui ne trompent pas. S'agissant du docteur Michel Larroche, il serait intéressant de connaître ses publications scientifiques. Nous ne parlons pas ici d'opuscules ou d'ouvrages promotionnels. Mais de publications reconnues comme authentiquement scientifiques. Cela étant, la mémoire cellulaire est à la mode en ce moment. C'est un nouvel habillage de la psychogénéalogie et du décodage biologique, avec parfois la méthode Hamer en arrière plan. Pour ce qui du Nouvel Âge, la consultation du site de « l'école Michel Larroche » est édifiante : http://www.ecoleml.ch/. Cette école en est bien une émanation exemplaire. La référence à la « légende personnelle » de Paolo Coelho et à une expression comme « traitement holistique intégré et résolutif » sont des signes qui ne trompent pas. Quant à Lise Bourbeau, spécialisée « en métaphysique depuis vingt ans » (sic), elle est la fondatrice de la plus grande école de développement personnel au Québec. Ce qui ne signifie rien bien sûr, en dehors du fait qu'elle gagne beaucoup d'argent en dévoilant «tous ses secrets » avec pour « objectif d'aider chaque personne à devenir son propre thérapeute ». « Avec l'an 2000 (l'énergie de l'Ere du Verseau), les humains chercheront de plus en plus à soigner leurs trois corps (physique, émotionnel et mental) afin de reprendre contact avec leur corps spirituel » (sic). A défaut d'être les siennes peut-être, les méthodes de Lise Bourbeau sont très comparables à celles dont il est fait état dans le premier paragraphe de la page 87 du rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes : « Parmi les offres de développement personnel, une entreprise disposant d'implantations au Canada, en Suisse, en France… et se présentant comme "école de vie pour un mieux-être" propose à la vente des ateliers, des formations professionnelles, des produits pour aider à découvrir et réaliser son plein potentiel. Un atelier intitulé "Apprivoiser les peurs" évoque des méthodes de gestion du stress et de l'angoisse. Il y aurait lieu de s'interroger sur la mise en œuvre d'une telle méthode auprès de personnes présentant des affections telles que l'agoraphobie, des crises de panique. Un atelier "Métaphysique des malaises et maladies" présente une méthode comportant des éléments de diagnostic. Certaines formations ne sont vendues que sur vidéocassette. Des livres pour enfants, des agendas, des jeux de cartes révélant les "obstacles au bonheur" et suggérant des pistes de "retour sur la route du bonheur" complètent la gamme de produits. Il ressort des témoignages et documents dont dispose la MILS que cette entreprise de formation semble couper des personnes fragilisées de leur entourage familial et social, et vise notamment à aliéner leur patrimoine à son profit. » (MILS, 2001). Quelle est la valeur de cet enseignement ? Plus que douteuse bien sûr. Le changement de comportement de votre épouse montre qu'il n'est pas sans effets, et que ces derniers vous inquiètent. Vigilance donc. Nous ne manquerons pas de compléter cette réponse en fonction des renseignements complémentaires que vous nous communiquerez ou que nous obtiendrons de notre côté. Nous vous conseillons également d'informer l'Association d'entraide aux familles confrontées à des accusations soudaines induites par des croyances psycho-philosophiques ayant pour conséquence la destruction de la famille (AEFCAS – Cité des associations – BP 111 – 13001 Marseille – Courriel : Email : aefcas@wanadoo.fr - T. 06 74 02 05 43 - cf. Lexique : New Age, Ere du Verseau.
Psychologue clinicien? :
« Qu'est-ce qui caractérise le psychologue clinicien ? J'ai observé que vous utilisiez beaucoup cette appellation à Psychothérapie Vigilance. »
La différence entre psychologue et psychologue clinicien est lié à l'obtention d'un Diplôme d'études supérieures spécialisées spécifique: - DESS psychologie du travail : le titulaire est psychologue ; - DESS psychologie cognitive : le titulaire est psychologue ; - DESS psychologie clinique : le titulaire est psychologue clinicien. Le champ clinique comprend quatorze types de Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) : DESS psychologie clinique et psychopathologie, DESS psychologie clinique enfance et adolescence, etc.… Tous ces diplômes ouvrent à la pratique de la clinique qui couvre le champ de la psychopathologie dans son ensemble de l'enfance au quatrième âge. En principe, seuls les psychologues cliniciens travaillent dans le secteur de la santé mentale, psychiatrie, structures médico-sociales, structures socio-judiciaires (PJJ, prison, maison d'éducation spécialisée …) et seuls ceux-ci se forment ultérieurement à la psychothérapie ou à la psychanalyse. Seuls les psychologues cliniciens peuvent devenir experts près la Cour c'est-à-dire faire les expertises de victimes et des présumés coupables. Les secteurs d'intervention des psychologues cliniciens sont vastes : hôpitaux publics et privés, IMP, associations à orientation sanitaire ou sociale, prévention comme par exemple les LEA * : intervention de prévention en zone scolaire, prévention du suicide, intervention en cas de catastrophe ou dans le secteur de la victimologie, etc.… * LEA : lycée écoute adolescence. Les LEA sont gérés par le service de psychiatrie infanto-juvénile du secteur hospitalier psychiatrique. Les LEA sont assurés par des psychologues cliniciens de l'hôpital qui assurent une permanence hebdomadaire dans différents lycées. Il s'agit d'un point écoute. Il ne s'agit pas d'option de psychothérapie. Ils entrent dans l'axe de la prévention. Dans l'Est, les LEA sont opérationnels depuis deux ans.
Compétences garanties? :
«Pouvez-vous me renseigner sur le nombre de psys existant en France ? Les syndicats de psychothérapeutes sont-ils représentatifs ? Sont-ils en mesure de me garantir dur la compétence des praticiens de la psychothérapie ? »
Tout d'abord bien prendre conscience du fait que le terme de « psy », banalisé à outrance, recouvre des pratiques et métiers très différents. Nous vous renvoyons à notre rubrique « psy ? », où l'attention des demandeurs de soins comme d'informations est attirée sur la formation des psychiatres, des psychologues, des psychanalystes et des psychothérapeutes. Rappelons ici que, d'une manière générale, l'opinion publique est entretenue dans une certaine confusion par la plupart des médias qui, par négligence, facilité ou mimétisme, utilisent le même terme pour désigner le psychiatre, dont la spécialisation médicale a nécessité une dizaine d'années d'études supérieures, et le psychothérapeute autoproclamé ou formé par des écoles ou instituts, plus ou moins sérieux, non agréés par le ministère de la Santé. On recense en France dix-sept mille psychiatres et trente mille psychologues, dont la moitié environ – soit quinze mille – exerce dans le champ clinique. Les premiers ont un code de déontologie et, en tant que médecins, ont prêté le serment d'Hippocrate. Professionnellement, ils relèvent du Conseil national de l'Ordre des médecins. Cet ordre est représenté dans chaque département. Les psychologues cliniciens obéissent eux aussi à un code de déontologie. La Commission Nationale de Déontologie des Psychologues (CNDP) assure aux psychologues et aux usagers de la psychologie la possibilité d'avoir des éclaircissements sur toute pratique se référant à la psychologie et développée par une personne utilisant le titre de psychologue. Quant aux psychothérapeutes, ils seraient au nombre de six mille, dont quatre mille environ seraient syndiqués. Mais cette dernière estimation reste à vérifier. Des variations notables apparaissent lorsque l'on se prend à comparer les chiffres annoncés par tel groupement professionnel et les noms figurant effectivement sur son annuaire professionnel. Certains journaux vulgarisant la psychologie éditent régulièrement des articles indiquant à peu près ceci : « Qui peut garantir la compétence de votre psy ?» De manière générale, ces magazines donnent alors les coordonnées de trois organismes - la FFdP ( Fédération française de psychothérapie), le SNPpsy (Syndicat national des praticiens en psychothérapie) , l'Affop (Association fédérative française des organismes de psychothérapie) -, sans préciser cependant qu'aucun d'eux n'est habilité par le ministère de la Santé ni par quelque autre organisme officiel à renseigner qui que ce soit sur la compétence des praticiens de la psychothérapie. Prudence donc. Désinformation, brouillage de l'information et effets d'annonce sont en mesure d'égarer les demandeurs de soin. Une publicité, un article de presse ou une inscription dans l'annuaire téléphonique ne saurait constituer non plus une quelconque garantie. Avant de sonner à la porte d'un psychothérapeute, demandez conseil à votre médecin traitant. Il vous orientera au besoin vers un psychiatre ou un psychologue. Une fois certaines portes franchies, il est parfois déjà trop tard. Il existe des techniques de déstabilisation mentale et « d'accrochage » psychosectaire à l'efficacité redoutable. Il est déjà arrivé que des demandeurs de soin soient « sous le charme » en une séance et que la dépendance à l'égard de leur pseudothérapeute soit effective au bout de quatre à cinq séances.
Psychanalyse, durée? :
"Est-il normal qu'une personne soit en psychanalyse avec le même thérapeute depuis dix-sept ans ? Elle le voit deux fois par mois, à raison de trois heures chacune, étalées sur deux journées consécutives mensuellement, cela fait (2 j x 3 h) x 2. Cette personne vient de très loin (mille kilomètres en train de nuit, à l'aller comme au retour). Chaque séance revient à mille francs, le mois entre six et sept mille. Depuis dix-sept ans, le psychanalyste ne lui a rien dit. N'est-ce pas excessif ? Est-il possible de parler de psychanalyse déviante et abusive ?"
Un processus qui dure dix-sept ans à quatre mille francs par mois pose question. Plusieurs éléments sont à considérer. Les revenus du patient tout d'abord. S'il gagne dix mille francs par mois, c'est un abus ; s'il en gagne quarante mille, c'est un accord entre lui et son « psy » car en psychanalyse on considère qu'il existe un lien entre l'investissement financier et le processus. S'agissant de la durée, si la personne a une structure névrotique c'est un processus qui a dérivé et se trouve biaisé. Si la personne a une structure psychotique, c'est un soutien de long cours que le patient ne désire peut-être pas stopper car cela constitue peut-être l'étai qui le maintient dans une adaptation de surface efficace pour vivre à peu près normalement. Cela dit, deux séances par mois avec un rythme de deux fois trois heures durant deux jours consécutifs est effectivement plus qu'original. Si un patient fait mille kilomètres pour me voir, je vais considérer que cette personne à un problème en lien avec une pathologie probable du narcissisme, surtout si elle me contacte en raison de ma notoriété éventuelle. En règle générale, un psychanalyste sérieux refuse. Mais, en analyse, on considère aussi que la demande est essentielle et ce qui serait à vérifier avec le psychanalyste est la raison qui l'a amené à accepter cette cure particulière. Ce cas est intéressant. Il montre bien la nécessité d'un ordre professionnel. Tous les éléments que vous mettez en avant demandent à être explorés par rapport à ce qui a conduit le psychanalyste à accepter. Peut-être le processus est totalement déviant, peut-être pas : tout dépend de l'argumentation clinique que le praticien pourrait en faire. L'élément qui peut faire douter du processus est le rythme. Il ne correspond pas à une démarche cohérente. Trois heures dans la même journée, c'est beaucoup trop long. Il faudrait avoir l'argumentaire du praticien pour être en mesure de se prononcer. Sans oublier non plus les moyens financiers du patient. Avant de déterminer une déviance, il faut faire preuve d'une grande prudence. Au-delà de cet exemple, il est important de garder comme repère que la maladie mentale existe réellement et que certains patients sont malades toute leur vie et qu'ils ont donc besoin de soins de longue durée. L'univers psychiatrique nous confronte à cela. Peu de récupération, moins d'aggravation des tableaux qu'il y a une vingtaine d'années, de gros progrès dans la prise en charge des psychoses infantiles qui s'oblitèrent assez fréquemment à l'adolescence grâce aux soins, davantage de soulagement dû à la pharmacopée, etc. Cette réalité - niée par les psychothérapeutes newagers - n'est pas oublier quand on reçoit certains témoignages de parents ou de patients. La dérive n'est pas certaine. Dans ma propre pratique, la moyenne des thérapies va de trois ans à huit ans. Huit ans, cela concerne un ou deux patients. Mais je sais que je devrai encore composer avec eux d'ici quatre à cinq ans, peut-être dix. En fait, ils ne viennent pas toute l'année, ils viennent quand ils sentent qu'ils ont besoin "d'un petit coup de pouce". Et ils reviennent toujours avec les mêmes demandes.
Rebirth, définition ? :
« Qu'est-ce que le rebirth ? Cette technique semble avoir pas mal de succès. Est-elle fiable ? »
Le rebirth est une technique du « souffle originel », d'inspiration taoïste et yogique. Il s'agit d'une pratique d'hyperventilation pouvant provoquer un état de transe et un état psychologique censé déboucher sur une véritable nouvelle naissance, une nouvelle conscience énergétique. Inventé à Esalen en Californie par Léonard Orr dans les années 60, le rebirth touche à des fonctions physiologiques de base. Aussi le déconseillons-nous vivement aux spasmophiles, aux personnes âgées ou fragiles. Voici un exemple de pub produite par des adeptes de la « Theta house », haut lieu du rebirth : « Vous pouvez arriver par vous même à la santé parfaite, à la félicité sans effort, à la prospérité, à la jeunesse perpétuelle et même à l'immortalité physique ». (Rebirthing. Léonard Orr et Sondra Ray, Ed. Saint-Jean 1982). Ces prétentions se passent de commentaires. Le rebirth est une des techniques de conditionnement utilisées par les psychosectaires. Il est d'ailleurs significatif que des psychothérapeutes interrogés sur le caractère douteux de certaines de leurs pratiques aient récusé le terme, le remplaçant carrément par le mot « hyperventilation ». Mais le fait de changer le terme ne change pas cette pratique caractéristique du New Age. Il est significatif aussi que dans sa séance du 17 septembre 2002, le parlement américain ait condamné le rebirth, au motif que cette technique thérapeutique était « dangereuse et nuisible ». Par 397 voix à zéro, les parlementaires ont encouragé tous les Etats-Unis d'Amérique à mettre en place une loi l'interdisant. La dépêche (The Associated Press – Washington -) précise ceci : « Le rebirth est une thérapie utilisée notamment pour traiter les difficultés relationnelles propres à certains enfants adoptés qui résistent à s'attacher à de nouveaux parents. On met les enfants sous des oreillers , édredons et couvertures supposés représenter le ventre maternel , et on les encourage à trouver leur voie pour en sortir, pour émerger « re-naître », avec leurs parents adoptifs.En 2000 , une enfant de dix ans de l'état de Caroline du Nord , où réside la députée Merick , a été étouffée lors d'une séance de rebirth pratiquée dans le Colorado. Quatre adultes se sont assis sur les oreillers et couvertures couvrant la fillette , lui appliquant une pression de centaines de kilos. Deux thérapeutes ont été condamnés à seize ans de prison suite au décès de Candace Newmaker.Le Colorado a interdit depuis la thérapie rebirth , qui est rejetée par une grande majorité des psychologues et psychiatres. La résolution signale que quatre autres enfants sont morts de diverses formes de cette thérapie. » Le projet de loi est le H.Con. Res .435. Sur le net : Congress : http : // thomas.loc.gov.2002 The associated Press - www.antisectes.net cf. définition du rebirth dans le Lexique et la réponse à la question "Rebirth, faux souvenir?".
Formation agréée? :
« Existe-t-il des écoles de psychothérapie ? Lesquelles ? Sont-elles accréditées ? Qui valident leur enseignement ? »
Il existe des écoles de psychothérapie, mais aucune n'est agréé par le Ministère de la Santé et les pouvoirs publics. Il en résulte un problème aigu de la formation à la psychothérapie. Les écoles se disant former des psychothérapeutes sont totalement privées et créés par des personnes s'instituant d'elles-mêmes formateurs et superviseurs. Le contenu des enseignements n'y est contrôlé par personne. Les écoles ne sont qu'un mode de formation. Les psychologues et les psychiatres privilégient en général plutôt l'option d'une psychanalyse personnelle qui se poursuit ensuite par une psychanalyse didactique c'est-à-dire une reprise d'éléments de l'analyse personnelle avec un éclairage théorique donné par le psychanalyste qui a accompagné l'analyse personnelle. A côté de ce travail d'analyse personnelle et didactique, ces professionnels suivent des séminaires organisés dans leur région par les organismes reliés aux écoles psychanalytiques. Les séminaires peuvent aussi être des séminaires organisés au sein des institutions de santé mentale par le biais des organismes de formation continue des secteurs hospitaliers. Les réseaux de formation des psychologues et des psychiatres sont en général reliées à l'institution, à l'université. Actuellement, le problème est lié au fait qu'il n'est pas possible de dissocier les écoles sérieuses des écoles qui dérivent l'enseignement. Les propos tenus par article Tobie Nathan paru dans Psychologie Française n° 45-2, 2000, sont très éclairants sur le sujet : « C'est au sujet de cette formation que surgissent les problèmes : en France, toutes les écoles de psychothérapie sont des institutions privées dont le fonctionnement réel est rendu particulièrement opaque du fait que les formateurs sont aussi les thérapeutes de leurs élèves. On devine les problèmes de pouvoir, de légitimité, les demandes de reconnaissance, les ruptures et parfois les véritables psychodrames que peut engendrer une telle organisation de la formation; ...le véritable problème étant que n'importe quel groupement peut en l'état actuel s'autoproclamer organisme de formation à la psychothérapie. Le danger est d'autant plus inquiétant que l'on sait que l'une des accroches les plus courantes des mouvements de type sectaire est précisément la proposition de psychothérapie et une sorte de promesse de plus ou moins implicite d'initiation. » Le problème majeur est que l'Etat n'a rien entrepris pour créer de véritables écoles. Il existe cependant un projet de formation en deux ou trois ans au sein d'un cursus universitaire.
Psy objectivaliste ? :
« J'ai entendu parler de la psychanalyse objectaviliste. Est-ce sérieux ? »
La psychanalyse objectivaliste est une méthode créée par un charlatan condamné par contumace à deux fois cinq ans de prison. En son temps, cette affaire a défrayé la chronique dans la région concernée. Un jeune homme, se présentant comme psychanalyste, crée la méthode objectivaliste. Des patients se laissent entraîner dans cette curieuse thérapie inventée par une personne qui n'a aucune formation et ne possède aucune compétence particulière en psychanalyse. D'ailleurs, dans son approche, aucun lien avec la psychanalyse. L'homme a beaucoup d'impact et sait entretenir l'illusion. Il incite ses patients à tout abandonner : maison, travail, famille, environnement. Une vingtaine de patients se regroupe dans un domaine à Bergerac. C'est une communauté. La secte est née. Certains « patients » accepteront de contracter des emprunts pour « leur faux psychanalyste objectivaliste ». Suite aux poursuites juridiques, ce faux psy ne réapparaîtra plus et, plus gravement, certains de ses adeptes non plus, laissant leurs familles dans une vive interrogation. Cet exemple est significatif des conséquences liées à de fausses psychothérapies. Plus de dix ans après l'imprégnation de cette psy-escroquerie, certains patients sont toujours soignés en raison des dégâts psychiques et sociaux engendrés par cet embrigadement. On peut citer au passage l'exemple d'une patiente qui a perdu la garde de son enfant pour avoir adhéré à cette fausse thérapie. Pourtant, elle avait refusé de faire partie « du groupe ». Pour d'autres patients, la peur de tenter une véritable thérapie a été forte et ils ont traîné cette expérience comme un boulet jusqu'à leur décision de rencontrer un psychiatre ou un psychologue. Donc, si on vous propose, quelque part en France, une psychanalyse objectivaliste ou object-quelque chose, vérifiez auprès des organismes regroupant les vrais psychanalystes s'il ne s'agit pas d'un avatar ou d'un mauvais remake.
Compétence spéciale? :
« De quelle compétence particulière les psychiatres et les psychologues bénéficient-ils pour prodiguer des soins en psychothérapie. Sont-ils formés pour cela ? Comment?»
Depuis plusieurs années, des esprits pas toujours bien intentionnés s'appliquent à faire accroire que les psychiatres et les psychologues cliniciens ne seraient pas formés à la psychothérapie. Cette information est inexacte. De nombreux psychiatres et psychologues cliniciens font un travail personnel c'est-à-dire une psychothérapie ou une psychanalyse personnelle et se font superviser par des collègues déjà formés tout en suivant une formation didactique. Ces formations didactiques peuvent se dérouler au sein d'un cartel de psychanalystes, d'une école de psychanalyse, d'une école de psychothérapie, ou auprès d'un confrère plus éminent qui assure le suivi de la formation didactique de son jeune confrère. Nous vous laissons le soin de méditer le point suivant. Sous le prétexte que les psychiatres et les psychologues cliniciens ne seraient pas formés à la psychothérapie, des personnes non bachelières, n'ayant aucune formation universitaire ou médicale, n'ayant aucune expérience institutionnelle dans le domaine de la santé mentale, ayant effectué peut-être un travail de psychothérapie personnelle et ayant plus ou moins participé à des séminaires de formation non reconnus par les pouvoirs publics, pourraient exercer la psychothérapie du jour au lendemain, avec autant de compétence, sinon davantage, que les professionnels signalés. Dans le domaine de la psychothérapie, il est très important de différencier ce qui constitue une post-formation, c'est à dire une formation didactique délivrée à des professionnels ayant déjà des bases très solides en psychopathologie couplée à une expérience institutionnelle et la même post-formation délivrée sans autres acquis antérieurs.L'apprentissage d'une méthode et d'une théorie reste une garantie hypothétique de compétence si elle n'est pas juxtaposée à un savoir scientifique indispensable et à une expérience institutionnelle suffisante. A Besançon, les étudiants en psychiatrie et les étudiants psychologues - DESS clinique - ont l'obligation de participer aux leçons cliniques : cours durant lesquels sont visionnés des entretiens avec des patients hospitalisés et où les étudiants approfondissent leurs connaissances sur le diagnostic clinique ainsi que sur les modes d'intervention thérapeutiques. A l'heure actuelle, les étudiants en psychiatrie reçoivent également des cours de psychothérapie au cours de leurs études.
P.N.L ? :
« Que signifie le sigle P.N.L. J'ai vu que de nombreux psychothérapeutes inscrivaient cette mention sur leur carte de visite. S'agit-il d'une méthode ? Est-elle fiable ? »
Le rapport de la Mission Interministérielle de lutte contre les sectes a désigné la P.N.L comme risque sectaire en psychothérapie dans son rapport 2001 : « La programmation neuro-linguistique, couramment dénommée PNL, forme un ensemble disparate de méthodes de communication (apprendre à reformuler un message, à décoder des signaux non verbaux, des mouvements oculaires, etc…) basé sur un ensemble tout aussi disparate de références théoriques. Les fondements scientifiques et les validations empiriques sont faibles : les hypothèses relatives aux mouvements oculaires ont d'ailleurs été infirmées. Le terme de programmation neuro-linguistique est cependant judicieux au plan des techniques commerciales et de la communication : formation aux relations humaines, à l'animation de groupes, groupes de développement personnel, analyse transactionnelle. Les composantes en sont facilement identifiables : - un sujet qui fascine et répond à des besoins – réflexion et travail sur soi, autrui et les relations humaines, des stages pratiques et des expériences émotionnelles fortes; - Les stages se déroulent souvent sur le mode émotionnel et affectif plutôt qu'intellectuel. Les rôles sociaux et le raisonnement sont mis de côté au profit de l'expression directe des sentiments, - des idées simples, proches du sens commun, peu encombrées de références théoriques, de doute critique, de validation empirique; - la délivrance d'un diplôme à l'issue d'un ou plusieurs stages qui permet de devenir soi-même formateur. L'absence de principes déontologiques orientés vers l'aide et la santé, plutôt que vers l'exploitation et le profit, l'absence de connaissances en psychopathologie et en psychiatrie permettant d'aider ou d'orienter les personnes perturbées, l'absence de formation scientifique permettant de relativiser les connaissances et de ne pas prétendre à la vérité, caractérisent les pratiques en question. » Ce dernier paragraphe de la MILS vaut pour toute théorie et pratique qui est amenée comme savoir en psychothérapie alors que les personnes ne possèdent pas les formations initiales de psychiatres, médecins, psychologues, (ou d'infirmiers psychiatriques à minima). Il est peu pensable que des personnes s'érigent psychothérapeutes sans pouvoir justifier d'une expérience minimale de trois années d'exercice dans une institution de santé mentale ou de psychiatrie. Pour en savoir davantage: cf. l'article de Christian Balicco "La Programmation-neuro-linguistique ou l'art de manipuler ses semblables" (in la rubrique "Manipulation mentale" de Psychothérapie Vigilance).
Valeur des diplômes ? :
« Que valent les diplômes et les certificats de psychothérapeute ? J'ai entendu parler d'un certificat européen de psychothérapie. Est-il agréé ? »
La MILS signale très explicitement : « Les psychothérapies constituent, avec la formation professionnelle, le terrain privilégié investi par les microgroupes sectaires, où sévissent des escrocs, des gourous susceptibles d'une grande capacité de nuisance auprès des personnes vulnérables ». « La qualité de psychothérapeute n'est pas en France un titre protégé. Aucun diplôme ne garantit cette qualité, et ne garantit le consommateur contre les abus. Aucune déontologie réglementaire (ou interne et approuvée par les pouvoirs publics) ne régit la profession qui n'est soumise en outre à aucune discipline ordinale ». Les certificats ne constituent nullement une garantie. Ces certificats sont délivrés par les des psychothérapeutes à d'autres psychothérapeutes. Les pouvoirs publics ne les reconnaissent pas comme tels, ne les considèrent pas comme ayant qualité de diplômes. Le CEP, notifié Certificat européen de psychothérapie et qui correspondrait à l'équivalence d'une formation bac + 7, n'est pas reconnu par l'Etat. Tout personne peut, si elle le veut, créer un certificat dit de psychothérapie et le délivrer à qui bon lui semble. Nous a été signalé le cas d'un psychothérapeute titulaire du CEP dont la formation initiale est celle d'un aide-soignant. Ce monsieur, qui n'était même pas titulaire du bac, a obtenu le CEP sans aucun problème, après avoir justifié sur dossier d'une formation dans une école de gestalt. En fait, les certificats cautionnent la formation des personnes dans une ou plusieurs méthodes, méthodes dont les formations ne sont pas contrôlées par des personnes à la compétence et à la qualification agrées par le ministère de la Santé ou les pouvoirs publics.
Sophrologie ? :
« Qu'est-ce que la sophrologie ? Cette méthode présente-t-elle un intérêt particulier ? Est-elle sans risque ? »
Selon le rapport 2001 de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes : « La sophrologie est source de nombreuses interrogations. On se bornera à constater que maintes offres de formation créent la confusion en proposant des titres tels que « sophrologue clinicien, sophrologue de l'éducation et de la prévention ». Ces appellations s'inspirent du titre de psychologue, titre dont la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 fixe l'usage et qui peut-être accompagné ou non d'un qualificatif, le plus souvent, psychologue clinicien, des notions d'éducation à la santé et de prévention sanitaire. Or les titres de sophrologue clinicien, de sophrologue de l'éducation et de la prévention ne sont ni homologués ni reconnus. Au nombre des débouchés commerciaux de la sophrologie, peuvent être recensées des formations de professionnels de santé, parfois des formations d'enseignants qui s'improvisent ensuite psychothérapeutes, des préparation à l'accouchement affichant une dimension spirituelle et des formations en entreprise. » On peut ajouter que les formations de sophrologues se réalisent parfois sur un programme de 250 heures réparties sur deux années. Nombre de sophrologues n'ont en tout et pour tout que cette formation. En matière de sophrologie, il est vivement conseillé de ne s'adresser qu'à des médecins, des sages-femmes, des kinésithérapeutes, des infirmiers, des psychologues qui utilisent cette option complémentairement à leurs qualifications dans le domaine de la santé. Selon L éon Chertok, la sophrologie ne serait qu'un équivalent de l'hypnose avec comme seule différence son intitulé. La suggestion est tout autant possible en sophrologie qu'en hypnose. De plus, son véritable intérêt comme mode de thérapie peut être sujet à polémique puisqu'il s'agit d'une méthode dite recouvrante. L'usage de la sophrologie avec des patients ayant une structure de type psychotique peut être dangereuse car favorisant des expériences de dépersonnalisation ou de dissociation. avec risque de décompensation. Dès lors, avant toute pratique, il importe que le consultant demande conseil à son médecin traitant quant à la pertinence pour lui de s'orienter vers ce type de méthode actuellement dans les mains de personnes sans autre formation que celle de sophrologue ou de thérapeute non agréé par le Ministère de la santé ou la Direction des affaires sanitaires et sociales.
Danger de l'hypnose? :
" Le recours à l'hypnose est-il sans danger ? »
Voilà une technique qui a déjà fait couler beaucoup d'encre et qui permet encore à certains de rêver. Il suffirait que le médecin les mette sous hypnose pour que surgisse le souvenir venu de l'espace inconscient. Et ce souvenir expliquerait tout, guérirait tout ! Malheureusement cet espoir n'est qu'un espoir. Freud a utilisé l'hypnose au début de sa pratique puis l'a délaissé, convaincu que la thérapeutique n'était pas dans l'usage de cette technique. Freud était sensible à l'aspect suggestif que pouvait recouvrir toutes les paroles du thérapeute lorsque le patient se trouvait en état d'hypnose. Mais qu'est ce que l'hypnose ? C'est un état d'attention modifié. Le patient se trouve dans un état se situantt entre veille et sommeil, état qui accroît la sensibilité, la suggestibilité. Il s'agit de l'état dans lequel on se trouve quand on est sur le point immédiat de s'endormir ou l'état dans lequel on se trouve si l'on est brutalement tiré de son sommeil sans réellement réussir à « émerger ». Mal utilisée ou utilisée par une personne dont les objectifs ne sont pas sains, l'hypnose reste une méthode qui renforce la sensibilité à la suggestion, donc à l'influence. La suggestion est une des multiples facettes de la manipulation mentale. Selon Jean Marie Abgrall , l'hypnose peut être nocive « entre les mains des manipulateurs sectaires » . Ces derniers « peuvent suggérer » au sujet soumis à la suggestion hypnotique « une histoire qui s'imposera à lui avec un air criant de vérité aux dépens de la réalité. » Martin Orne, cité par Jean-Marie Abgrall également dans son livre « La mécanique des sectes » (Ed. Payot, 1996), parle d'une vérité qui serait construite, fruit des désirs du thérapeute et de son patient. La vérité n'est pas forcément la réalité. Notamment, il est important de savoir que nos vérités sont souvent basées sur des réaménagements de la réalité en fonction de nos besoins psychiques. Par conséquent, la prudence reste de s'adresser prioritairement à un médecin qui pratique l'hypnose et d'éviter toute personne qui n'a pas de formation médicale ou de spécialisation psychiatrique pour aborder ce type de cure. Pour Erickson, qui était médecin psychiatre, l'hypnose n'était qu'un état de conscience modifié. Malgré tout, cet état intensifie la relation entre le thérapeute et son patient. L'hypnose ériksonienne préconise la suggestion. La suggestion implique un degré d'influence. Tout au plus, en tant que patient, on peut se demander pourquoi on aimerait une telle méthode pour soulager sa problématique. Le questionnement est parfois plus fructueux que l'expérimentation. A lire dans la rubrique "MANIPULATION MENTALE": P. 11 «L'emploi de techniques hypnotiques comme méthode de manipulation » par Marie Joly, chercheur en santé publique (Québec).
Thérapies d'enfants? :
« Mon enfant semble avoir besoin de soins. A qui dois-je m'adresser pour m'en assurer ? »
De nombreuses structures institutionnelles très bien organisées et très fiables s'adressent à l'enfant et à ses parents. Des consultations de pédopsychiatrie sont assurées dans tout hôpital régional ou universitaire. Des centres médico-psychologiques et des centres d'accueil thérapeutique à temps partiel existent également. Il est possible aussi de prendre contact avec un centre médico-psychopédagogique ou une association spécialisée dans le suivi des enfants et des adolescents auprès de sa mairie. Les psychothérapies y sont gratuites pour les enfants. Dans toutes ces institutions, se trouvent des psychiatres et des psychologues spécialisés dans la psychothérapie d'enfant ou d'adolescent. Des bilans psychologiques peuvent y être effectués à la demande du médecin ou à l'initiative du psychologue. Des soignants, infirmières, psychomotriciennes, orthophonistes, éducatrices spécialisées y renforcent au besoin le suivi de l'enfant. En cas de nécessité, ce travail en réseau permet de suivre en parallèle sa scolarité, d'établir des ponts entre le suivi institutionnel et de mettre en place les aménagements destinés à faciliter son développement. Pour l'enfant, plus encore que pour l'adulte, il est nécessaire de s'entourer de praticiens habilités par les institutions d'état. Certains consultent en institution et peuvent recevoir en libéral car exerçant dans les deux secteurs. La question du bilan psychologique reste importante. Ce bilan est un élément d'évaluation et de mise en valeur des ressources potentielles de l'enfant ou de l'adolescent. Il constitue une base objective pour poser les indications de la psychothérapie. Seul un psychiatre ou un psychologue peut le décider. En général, il est effectué par le psychologue. Les psychothérapies préconisées dans ce cadre sont gratuites pour les enfants.
Thérapies de groupe? :
«Les psychothérapies de groupe en secteur libéral présentent-elles des avantages particuliers ? »
Pour ce type particulier de proposition, le mot d'ordre actuel est prudence. Les psychothérapies groupales impliquent une régression plus profonde que dans le contexte de la thérapie individuelle et des enjeux psychiques différents. Les transferts y sont multiples et notre position d'individu socialisé nous amène à nous mouler aux conventions préétablis par les groupes car nous avons tous en nous un fantasme d'abandon. Notre fragilité d'humain provient dans une large mesure du fait que nous éprouvons un très grand besoin d'appartenir à des groupes et d'y être reconnus comme des personnes acceptables et aimables. Notre premier groupe d'appartenance a été notre famille. Selon ce qui s'y est joué, nous sommes plus ou moins fragiles. La situation de groupe en psychothérapie va réamorcer chez le patient des conflits anciens avec les figures parentales internalisées, des rivalités fraternelles anciennes qui vont être projetées sur les autres patients du groupe. La régression ne peut être que plus intense. C'est pourquoi il est indispensable que le praticien conduisant le groupe ait une formation solide et une excellente connaissance des processus inconscients intra-groupaux. Dans le cas contraire, le groupe va se construire sur la résistance collective et perdre sa valeur thérapeutique ; les passages à l'acte vont être fréquents sous forme d'abandon de la thérapie, de rupture, de désignation de boucs émissaires qui vont servir progressivement de déversoir aux pulsions agressives inconscientes des autre patients et parfois de l'animateur. Tous ces phénomènes se déploient lorsque l'animateur est insuffisamment adroit ou prêt à pouvoir gérer ses propres mouvements inconscients. A l'inverse, le groupe peut aussi se développer autour de l'image idéalisée de cet animateur, souvent un faux thérapeute en pareil cas. Le faux thérapeute devient une sorte de "bonne mère" comblante qu'il faut combler. Ses idées sont appelées à devenir celles des patients. Ce qu'il dit et fait devient ce qu'il faut modéliser. Ce faux thérapeute est très proche, très agréable et satisfait chacun. Il peut alterner satisfaction, confrontation et influence. Dans un tel processus, on est bien évidemment dans l'amorce de constitution d'un groupe sectaire. La situation groupale majore ce risque de déviance. L'aspect financier n'est pas à négliger non plus. Une psychothérapie de groupe ne doit pas coûter plus cher qu'une psychothérapie individuelle. Si un surcoût est demandé, le patient doit interroger son thérapeute sur la raison de ce surcoût, vérifier aussi auprès de lui qu'il n'est pas astreint à un nombre obligatoire de séances et qu'il peut interrompre ce type de traitement à sa guise. Le patient a tout intérêt à s'interroger également sur la réelle pertinence de thérapies groupales en milieu fermé durant trois, quatre ou cinq jours. Car, de l'aveu même des professionnels, ces types d'atelier, stage ou séminaire n'apportent pas forcément un grand bénéfice. D'ailleurs de nombreux thérapeutes finissent par ne plus y participer et par ne plus les proposer. Ces thérapies en milieu fermé et de courte durée fonctionnent beaucoup sur l'activation de l'illusion groupale, sorte de surinvestissement dû à la nature même de tout groupe et du renforcement très provisoire de l'Idéal du Moi collectif. Ces types de thérapie se sont développés par engouement mais leur valeur thérapeutique n'a jamais été scientifiquement démontrée. Certains patients y vivent même des compensations dans l'après-coup. La prudence s'impose donc. Aucune raison clinique particulière ne peut être avancée pour privilégier un mode de thérapie groupale. Avant de donner suite à une sollicitation de ce type, en parler d'abord avec son médecin traitant. Au sein d'un groupe, les liens sont multiples et les enjeux différents. En tant que patient, il est plus difficile de se dégager d'un processus collectif que d'une relation duelle. Par ailleurs, un thérapeute déviant, maladroit ou incompétent peut y activer avec davantage de force la culpabilité, la honte et les blessures narcissiques des patients ainsi réunis. Avant d'intégrer un groupe présenté comme thérapeutique, bien se renseigner sur les références du praticien. Que dit-on de sa pratique dans les milieux institutionnels ? Qui le recommande ? Un professionnel reconnu du domaine de la santé conseille-t-il ce type de thérapie ? Qu'est-ce qui guide le choix du patient ? Qu'attend-il de ce type de thérapie? Cette attente est-elle réaliste ? Si la finalité est de créer des liens, d'établir des contacts ou de nouer des relations, cette finalité n'est pas suffisante dans la mesure où, en principe, le praticien demande aux patients de ne pas se voir entre les séances de soins afin de préserver le cadre et la finalité thérapeutique des rencontres. Il n'existe aucune étude digne de ce nom pour pouvoir définir si, comparées aux thérapies individuelles, les thérapies groupales sont intéressantes ou pas. Une chose est sûre cependant : la thérapie groupale rend le patient tributaire de l'ensemble des mouvements qui animent le groupe. Chacun devient dépendant dans sa démarche de celle de tous les autres. Cet aspect peut être stimulant comme il peut être très éprouvant. Quand le thérapeute propose une thérapie groupale, le patient doit demander quelle en est la raison profonde dans son cas particulier. Vérifier la cohérence des arguments donnés. Vérifier si un surcoût va être imposé. Vérifier s'il y a un protocole d'arrêt particulier ou si la liberté d'interrompre la démarche est préservée. La prudence recommande d'en parler d'abord avec son médecin. Si d'autres activités sont rattachées au rencontre de groupe, il ne s'agit plus de thérapie. Méditation, usage de produits variés à absorber ou à fumer, association de rituels, de pratiques diététiques, réflexions ou enseignements sur des sujets spirituels, philosophiques, propres à l'animateur… sont des adjuvants qui ne font pas partie du domaine de la santé mentale ou psychique. Le bienfait des thérapies groupales n'est nullement prouvé. Leur processus est en partie fonction de l'animateur. En cas de dérapage, les effets sont souvent déstabilisants et difficiles à réparer. Donc pour toute thérapie de ce type, il importe d'être bien renseigné sur les résultats qu'obtient le praticien par des professionnels en mesure de garantir l'aspect cohérent du cadre.
Quels sont les tarifs? :
« La question de l'argent en psychothérapie. Quels sont les tarifs ? Les séances sont-elles remboursées ? »
La psychothérapie a un coût. L'investissement financier est un aspect normal et souhaitable de l'investissement personnel du patient dans la démarche entreprise. Le coût le plus minimal dépend de sa prise en charge par la Sécurité sociale. Pour cela, le demandeur de soins doit consulter un psychiatre qui lui indiquera s'il estime pouvoir le traiter ou pas. Le psychiatre est habilité à établir des feuilles de remboursement selon les normes en vigueur. Il peut demander éventuellement un complément car son conventionnement le lui permet. Si la thérapie s'effectue dans une institution hospitalière, les consultations lui sont remboursées directement. Le cas échéant, seul le tiers payant est réglé par le patient. Dans l'institution hospitalière, ce dernier est suivi soit par un psychiatre soit par un psychologue clinicien. Les consultations psychothérapiques chez le psychologue clinicien en libéral ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Les tarifs ne sont pas déterminés par une convention officielle. Les tarifs moyens en 2003 sont environ de 30 à 45 euros pour une consultation. Certains psychologues peuvent proposer un tarif adapté aux possibilités financières du demandeur de soins. Cet aspect est à étudier avec le professionnel qui établit les règles de son cadre. Le rythme des séances est variable mais le rythme minimal d'une psychothérapie est en général d'une séance par semaine. Aucun praticien ne peut obliger son patient à suivre un rythme plus intensif s'il ne le désire pas. En principe, les modalités du rythme et du règlement se discutent lors de la première ou seconde séance et restent fixes tout au long de la thérapie. Il peut être important de voir avec le praticien comment s'organisent les moments où, de façon temporaire, un besoin accru de séances pourrait être satisfait. En tout état de cause, une psychothérapie n'a pas à placer le patient en état de précarité financière. La ligne de conduite et le choix à opérer sont à définir à l'issue des deux premières séances, une fois toutes les demandes d'éclaircissement apportées. Si ses moyens financiers sont insuffisants, le patient peut demander à son médecin traitant de l'orienter vers une institution hospitalière en le recommandant par courrier à un praticien spécialisé. Il importe alors de bien décrire les troubles à son médecin et de lui indiquer en quoi ils constituent une gêne dans la vie courante. La psychothérapie a un coût mais ce coût est aussi celui d'un mieux-être à venir. Qui estime valoir l'investissement demandé doit y consentir. Par contre, toute signature de contrat d'engagement financier est à proscrire. Pareil contrat est inapproprié à la liberté d'une démarche dont le patient doit maîtriser la décision du début jusqu'à la fin. Aussi est-il indispensable de vérifier avec le thérapeute que le tarif sera bien fixe et si des augmentations sont prévues au début de chaque année civile. Certains thérapeutes réajustent leur tarification chaque mois de janvier. Le patient ne doit pas accepter des variations de tarif fréquentes, et encore moins variables d'une séance à l'autre. L'argent est un vecteur important dans la thérapie mais les obligations des professionnels de la psychothérapie répondent aux obligations du code de la consommation. Il ne doit pas y avoir de déséquilibre significatif entre les obligations du client et celles du professionnel. Si ce dernier a droit à des honoraires, s'il est légitime de lui régler toute séance effectuée, le patient n'est tenu à rien d'autre. Il n'a pas à verser des avances ni à régler des séances non effectuées. Certains thérapeutes estiment que les séances manquées sont dues. Il est vrai que cela permet de mettre en place de la structure au plan psychique, du respect au plan des relations entre le patient et le thérapeute. Sauf cas de force majeure, ne pas prévenir le praticien de son indisponibilité et manquer des séances par passage à l'acte constituent des indélicatesses ou manquements à ses obligations. Il est compréhensible qu'un thérapeute ayant réservé une plage horaire et ayant attendu en vain son patient demande à être rémunéré. Mais ces éléments doivent être clairement signalés dès le début du traitement. Le code ne prévoit pas quant à lui ces situations très particulières. Le patient n'est pas tenu de les accepter. Il peut refuser le cadre proposé. En pareil cas, il lui appartient de chercher un autre praticien ne l'appliquant pas.
Quelles méthodes? :
« A propos des différentes méthodes de psychothérapie. Existe-t-il des méthodes supérieures à d'autres ? »
Il est capital de savoir qu'aucune méthode ne guérit et que la méthode ne présente d'ailleurs qu'un intérêt mineur. En principe, le praticien confirmé ne va pas se présenter sous le qualificatif d'une méthode particulière. Ce qui compte dans la psychothérapie est la relation constructive et contenante qu'il va mettre en place en recourant à ce qu'on nomme la neutralité bienveillante et la gestion de ce qui se développera dans le transfert-contre-transfert entre le patient et lui-même. Cette position de neutralité bienveillante va lui permettre de s'adresser à son patient dans un espace où il ne lui renverra aucun jugement négatif. Ce qui est primordial est l'honnêteté et le sérieux du praticien consulté. Cette probité est la première vertu de l'intéressé, qui, en aucun cas, ne doit user de sa position d'autorité et de la confiance qu'il inspire, pour dispenser un enseignement, initier à une doctrine ou transmettre une croyance. Ses convictions intimes ne regardent que lui. Il n'a pas à en faire état et encore moins à tenter de les faire partager. Un psychothérapeute compétent ne profite jamais de l'ascendant qu'il exerce sur son patient pour lui enseigner une méthode, une théorie ou un savoir. Il s'interdit d'exposer ses croyances, quel que soit le domaine (religieux, philosophique, politique, social, psychologique, psychothérapeutique…). Le cadre de la consultation doit être conformiste : un bureau avec des fauteuils ou un divan, des heures régulières de rendez-vous, un temps de séance d'environ trente à quarante-cinq minutes, un accueil sobre, un tarif raisonnable adapté aux moyens financiers du demandeur de soin, une écoute attentive et un grand respect pour la personne comme pour sa démarche. Il ne propose jamais à son patient de le rencontrer en dehors de son cabinet de consultation, ne lui envoie aucun courrier personnel et ne le convie à aucun séminaire ou réunion de développement personnel, d'éveil psycho-spirituel ou d'évolution magique. Il parle de façon intelligible et n'enseigne aucun terme nouveau ou spécialisé renvoyant à sa théorie de référence. Il passe plus de temps à écouter qu'à parler et il ne tente pas d'influencer les décisions de son patient, ni de le solliciter activement pour qu'il établisse des changements non désirés dans sa vie. Un véritable praticien à la psychothérapie n'a pas à expliquer à son patient ce qu'il vécu ni à définir ou interpréter à sa place ce à quoi se rapportent ses souvenirs.
Qui consulter? :
«Qui consulter pour suivre une psychothérapie ? »
Il est conseillé de demander à son médecin traitant ou médecin généraliste des adresses concernant les praticiens de la psychothérapie avec lesquels il travaille et qu'il peut, de ce fait, vous recommander. Deux catégories professionnelles sont habilitées en France à exercer la psychothérapie. Ce sont les médecins-psychiatres et les psychologues cliniciens. Leur habilitation est soutenue par le fait que ce sont les seuls professionnels à être recrutés par les institutions publiques ou privées pour pratiquer des psychothérapies dans le champ de la santé mentale, donc dans le champ de la santé publique. Ces professionnels ont suivi un cursus d'études universitaires et des stages institutionnels qui leur permet un haut niveau de technicité et un savoir très développé autour de la psychopathologie. Certains psychiatres et certains psychologues cliniciens sont également psychanalystes. Cela veut dire qu'il privilégie l'analyse qui est une démarche un peu différente de la psychothérapie. En général, l'analyse se fait «sur le divan » c'est à dire allongé, dos au psychanalyste et la psychothérapie se déroule en face à face. Ces deux types de cadre apportent chacun leur efficacité s'ils sont pratiqués par des professionnels compétents. Dans les deux types de cadre, on constate des améliorations au terme d'une certaine durée.
Psychothérapie? :
« Qu'est-ce que la psychothérapie ? »
La psychothérapie est une méthode de traitement des souffrances psychiques par des moyens essentiellement psychologiques. Selon la démarche utilisée, la psychothérapie cherche soit à faire disparaître une inhibition ou un symptôme gênant pour le patient, soit à remanier l'ensemble de son équilibre psychique. " (Didier ANZIEU – psychologue psychanalyste – définition tirée du dictionnaire de psychologie Edition PUF). La psychothérapie est avant tout une démarche de soin. Elle se réalise à la demande du patient. A l'exception d'une injonction de soins demandée et décrétée par un tribunal, nul ne peut être obligé par un tiers à suivre une psychothérapie. Il est important de retenir que la psychothérapie s'inscrit dans le domaine de la santé mentale et se trouve astreinte à un certain nombre de règles à respecter pour le professionnel. La psychothérapie n'est pas une " méthode " magique. Elle demande un certain investissement en temps, en réflexion et elle implique de suivre un rythme régulier de séances. La psychothérapie peut aider à soulager certaines souffrances ou bien à accepter de vivre au mieux avec. Du patient elle ne modifie ni le passé, ni l'environnement, et ne le transforme pas de façon radicale. La psychothérapie est une façon d'apprendre à se connaître et à s'accepter tel qu'on est. C'est une démarche libre qu'on peut entamer et interrompre quand on le désire et cela quel que soit le motif d'interruption. Aucun praticien ne peut exiger de son client qu'il aille plus avant dans sa démarche s'il ne le désire plus.