LA RAISON SOCIALE ET LA RAISON D'ÊTRE DE PSYCHOTHÉRA...
LA RAISON SOCIALE ET LA RAISON D'ÊTRE DE PSYCHOTHÉRAPIE VIGILANCE
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Désintoxication, réussite ? : " « Que sait-on du succès des cures de désintoxication sur les usagers de la drogue ? Dispose-t-on de statistiques permettant d'évaluer l'efficacité des méthodes employées ? »
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Selon la Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), il n'existe aucune étude concernant la "réussite" du système de soins français. Pour parler de réussite, il faudrait pouvoir suivre les cohortes de patients toxicomanes pendant de longues années. Cela n'est pas possible. La plupart des personnes toxicomanes s'arrêtent d'elles-mêmes après avoir été en contact avec le système de soins ou pas. Cet arrêt peut avoir lieu après un an comme après vingt ans d'usage. Et parmi celles qui sont "passées" par les structures offrant prise en charge et traitement, il est bien difficile de discerner celles qui ont arrêté de celles qui ont "rechuté".
Les différentes recherches qui ont tenté de répondre à cette question ont en commun de montrer :
- que la toxicomanie soit définie par la dépendance ou le mode de vie, une part des toxicomanes finit par abandonner l'usage des drogues, et de façon plus spécifique l'usage d'opiacés. Toutefois, il n'y a pas de consensus sur le pourcentage de toxicomanes qui finissent par renoncer à l'usage de drogues.
- La sortie est l'aboutissement d'un long parcours, évalué généralement à une dizaine d'années. Ce résultat porte sur les populations étudiées, ce qui ne signifie pas pour autant que des usagers ne puissent renoncer aux opiacés plus précocement.
- Il existe une grande diversité de trajectoire de sortie. Chaque usager a son propre parcours, qui fait alterner des périodes de consommations intensives, de consommations contrôlées, voire des périodes d'abstinence, volontaires ou imposées. Ces différentes périodes peuvent être scandées par des incarcérations ou des hospitalisations. On peut penser qu'il y a une relation entre les modalités selon lesquelles la toxicomanie est vécue et les modalités selon lesquelles on s'en sort. La diversité des trajectoires dépendrait du rapport au produit (du plaisir au soulagement de la souffrance) ainsi que du système relationnel dans et hors du monde de la drogue. Le pronostic est d'autant meilleur que des ressources sociétales : relations affectives, familiales et sociales peuvent être mobilisées.
- Des usagers de la drogue peuvent sortir de la toxicomanie sans traitement, ou encore en ayant recours à différents types de prise en charge sans qu'il soit possible d'en évaluer l'impact dans la sortie.
On ne sait pas comment agissent les différentes modalités de traitement, on ne peut pas dire pour autant que les prises en charge institutionnelles soient sans utilité, ou sans efficacité, ou encore qu'elles soient équivalentes. On peut penser qu' a minima, les institutions de soins jouent un rôle de refuge, refuge qui est quelquefois vital. Les institutions de soins sont d'autant plus nécessaires que les ressources sociétales sont faibles ou que l'usager ne peut y avoir recours. Elles seront d'autant plus efficaces qu'elles contribueront à mobiliser les ressources sociétales et sociales."
On peut lire avec profit l'article présenté sur le site "Soin Etude et Recherche en Psychiatrie" (D'après A. Coppel : Les sorties de la toxicomanie, in Dépendance et conduites de consommation, Editions Inserm, Paris 1997). |
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